Rock & Folk

Steve Wynn

“KEROSENE MAN” “DAZZLING DISPLAY”

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Omnivore (Import Gibert Joseph) Dans l’océan d’albums solo qu’a publiés Steve Wynn, c’est en général ses deux premiers qu’on écoute le moins... En les remettant dans la platine près de 30 ans plus tard, il est évident que c’est une erreur d’appréciati­on. En 1989, après un dernier album de Dream Syndicate un peu bancal (“Ghost Stories”), Wynn décide d’entamer une carrière solo, et comme c’est souvent le cas (voir Weller chez Style Council ou Strummer en solo), de se faire plaisir en abordant des territoire­s qu’il n’aurait pu aborder avec son ancien groupe sous peine d’en détruire l’identité même. “Kerosene Man” bénéficie du saxophone baryton de Steve Berlin (qui fait des merveilles sur “The Blue Drifter” et virevolte en évoquant le Sonny Rollins de “Waiting On A Friend” ou le Ronnie Ross de “Walk On The Wild Side”), de la basse fretless de Fernando Saunders (Wynn est un fan notoire de Lou Reed, et en particulie­r de “The Blue Mask”), et de quelques amis : Howe Gelb momentaném­ent débarqué de Giant Sand, Stephen McCarthy des Long Ryders, Chris Cacavas, ex-Green On Red et Johnette Napolitano de Concrete Blonde sont de la partie. L’album est très mélodique et nettement moins radical que tout ce qu’a pu faire Dream Syndicate auparavant, et Steve Wynn en sort grandi : la presse, MTV et le public lui font un très bon accueil lorsque “Kerosene Man” sort en 1990. Pour l’avoir interviewé à l’époque, il était évident que le songwriter semblait comblé par ce succès... Pour le suivant, “Dazzling Display”, Wynn décide de pousser la formule encore plus loin. Plus commercial, avec des batteries plus lourdes, l’album bénéficie encore de Chris Cacavas, Johnette Napolitano, avec en plus Peter Buck de REM. Dans les notes de pochette de cette réédition, Steve Wynn explique que toute sa vie depuis, il a rencontré des fans lui disant que tel ou tel album en solo était leur préféré, mais qu’il n’avait jamais rencontré quiconque citant celuilà. “Dazzling Display”, surproduit mais doté de bonnes chansons, sortait en plein éveil grunge : 1992. Mauvais timing. Le temps lui a fait beaucoup de bien, et ces deux rééditions sont enrichies de plusieurs bonus.

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