Rock & Folk

Nashville Pussy

“Pleased To Eat You”

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VERYCORDS/WARNER Adoubé par ses pairs, dont feu Lemmy qui voyait en Nashville Pussy la première partie idéale des concerts de Motörhead, révéré par ses fans européens, traités comme des VIP même dans les provinces les plus reculées, le couple Blaine Cartwright/ Ruyter Suys vit le rock’n’roll à la ville comme à la scène. Et sur disque, pour la septième fois. Exit les velléités country de “Up The Dosage” (2014), tuées dans l’oeuf par ce punk de producteur Daniel Rey (Ramones). Monsieur Blaine, qui n’écluse sa bière que dans un chapeau de cowboy, met ses cordes vocales décapées au service de textes tout en grivoiseri­e et jeux de mots adulescent­s. Exception qui confirme la règle : “We Want A War”, single catchy comme une reprise, taillé pour déflagrer sur scène. Madame Ruyter elle, enquille les plans épileptiqu­es de Gibson SG avec une sauvagerie qui interdit toute fluidité : celle à laquelle Angus Young et ses clones nous avaient habitués. Après Bonnie Buitrago, groupie propulsée bassiste en 2012, le quartette d’Atlanta a débauché un paysagiste (!) pour matraquer ses fûts : Ben Thomas. Le beau gosse ne sacrifie au gimmick des baguettes qui tournent que pour mieux faire parler la poudre... et la cloche sur “Just Another White Boy”. Sous un tel tir de barrage, auquel participen­t Greg Martin à la slide et Keki Andrei à l’orgue Hammond, Blaine peine à se faire entendre. L’étonnant final a cappella, “Blaine’s Bedtime Stories” tiendra lieu de rappel aux sympathiqu­es punchlines de “Pleased To Eat You”, un album à écouter dans un rade enfumé ou une casse auto à ciel ouvert. JEAN-CHRISTOPHE BAUGE

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