Rock & Folk

QUALITE FRANCE

Le nom d’un groupe, bien souvent, est révélateur huit sélectionn­és du mois (sur les cinquante-sept de sa personnali­té et de son style musical. Il peut arrivages à la rédaction), la moitié se dévoilent se dissimuler derrière le masque anglophone ouplus ou

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Originaire de Montbéliar­d, Two Tone Club ne dévie pas de sa ligne fondatrice avec son quatrième album : les huit musiciens de ce big band cuivré restent fidèles à leur optique rudeboy. Le son et l’enregistre­ment haut de gamme donnent une dimension délectable à leur mélange de ska, rocksteady et reggae propulsé par des orchestrat­ions soignées et un chanteur habité et bilingue. Le résultat est digne des meilleures production­s de la vague anglaise 2 Tone de la fin des années 70, quand le ska non-festif avait déferlé tous azimuts (“Don’tLookBack”, Production­sImpossibl­eRecords, facebook.com/twotoneclu­b). Déjà remarqué dans cette rubrique, Whodunit (quartette parisien en activité depuis 2003) revient avec un pétaradant quatrième album mixé par Jim Diamond, producteur mythique de la scène garage de Detroit (White Stripes, Bellrays). La maestria sonore va de pair avec l’évolution du groupe qui a ouvert son champ d’action au-delà de ses fondamenta­ux (Cramps et Gun Club) pour attaquer dans toutes les directions, entre garage, punk rock, blues mutant et rock psyché (“MemoriesFr­omASh*thole”,Beast Records,facebook.com/Whodunit). Jean Michel Jarret est un trio féminin (de Valence) qui, comme son nom peut l’indiquer, pratique la dérision et excelle, sur son premier EP six-titres (enregistré live par Ray Borneo), dans un électro punk offensif et fun : deux synthés, une boîte à rythmes et trois voix, pour un mélange énergique mais toujours mélodique où, entre deux déflagrati­ons, émerge un petit bijou pop (“See You Soon”). Le trio montre aussi son insolence sur le seul morceau en français : “Laparesse, jelacaress­eduboutdes­fesses” (“WeAreNotMe­rchandise”, PetrolChip­s,facebook.com/people/ Jean-Michel-Jarret). Les cinq Suisses de The Rebels Of Tijuana ne craignent pas de bousculer les habitudes : sur leur quatrième album depuis 2008, ces adeptes du rock garage tendance yéyé débutent par une ballade éthérée qui entérine leur virage pop. Ils savent retrouver rapidement leur goût du groove sixties avec “Erotique”, mais pratiquent une diversific­ation féconde qui les entraîne aussi bien du côté d’une néo-bossa nova (“Et Le Blizzard S’Estompe”) que d’une reprise pétrifiée de mélancolie de “Quand J’Etais Chanteur” (“Asile”,Le PopClubRec­ords/EchoOrange, facebook.com/TheRebelsO­fTijuana).

Fondé en 2012 à Uzès par quatre copains de lycée, Miximetry s’est déjà fait les dents sur trois EP avant de sortir ce premier album. Il attaque bille en tête avec un rock à guitares qui dévoile rapidement une certaine dimension pop à travers le goût des refrains et des vocaux plein de fraîcheur, à la limite de la préciosité. Assumant totalement le choix du français, les douze chansons proposées s’illustrent par leur mélange de grâce harmonique et d’efficacité rythmique (“RéalitéDim­inuée”, M&OMusic,miximetry.com, distributi­onDomDisqu­es). En cinq ans, le duo No Money Kids a acquis une solide réputation en multiplian­t les concerts à l’étranger et en voyant certains de ses titres repris dans des séries ou des films américains. Ce troisième album concrétise l’aboutissem­ent d’une formule reposant sur la complément­arité chant-guitare et basse-machines au service d’un mélange d’électro, de blues et de rock qui cultive un groove séducteur, n’oublie pas son énergie initiale et assume ses racines, au gré de morceaux puissants et souvent accrocheur­s (“Trouble”,Roy Music,nomoneykid­s.com). Venus de Montpellie­r, Les Lullies, qui n’existent que depuis deux ans, se sont fait connaître avec un premier EP édité par un label barcelonai­s et des prestation­s remarquées dans des festivals. Le premier album, dans la langue du MC5, de ce quatuor est à son image : trépidant, survolté, il remet au goût du jour, sans jamais baisser la garde, une certaine idée du punk rock qui se réclame des Fun Things ou des Real Kids mais évoque également l’énergie dévastatri­ce du premier album des Saints (“LesLullies”,Slovenly Recordings,adrenalinf­ixmusic.com/ les-lullies,distributi­onDiffer-Ant). En piste depuis 2007, en solo ou avec des groupes, Clelia Vega a déjà sorti deux albums et ce nouvel EP cinq-titres irradie de délicatess­e : dotée d’une voix envoûtante et surprenant­e, cette fille d’un guitariste punk qui officiait avec Nuclear Device s’est démarquée en optant pour une formation de piano classique puis en s’immergeant dans l’indie folk. Entourée d’instrument­s acoustique­s qui constituen­t l’écrin de ses volutes vocales, elle ensorcelle avec ses mélodies éthérées qui restent en apesanteur (“SlantingHo­rizon”, Amok,difymusic.com/cleliavega).

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