Richard Ashcroft
“Natural Rebel”
On se souvient de The Verve pour des titres mortels comme “Bitter Sweet Symphony”, “The Drugs Don’t Work”, “Lucky Man” et surtout “Sonnet”, une des plus belles chansons des années 1990. C’était sur “Urban Hymns”, album en apesanteur qui avait d’ailleurs valu à Richard Ashcroft, chanteur et principal auteur du groupe, de remporter une récompense assez prestigieuse en Grande-Bretagne, l’Ivor Novello du meilleur songwriter de l’année. C’était il y a 21 ans... Puis, le groupe s’est séparé, comme beaucoup de cette vague dite britpop, et Richard, comme Jarvis, Damon, Liam et d’autres, a continué en solo. Il a publié quatre albums dont on nous dit qu’ils ont tous marché du feu de dieu. Où ça ? Voici le cinquième, dont il nous assure qu’il est constitué des chansons les plus solides qu’ il ait jamais composé es. Solides, peut-être. Emouvantes, c’est autre chose... Le mec est fort dans les ballades déchirantes. Comme Ian McCulloch, Jarvis Cocker et quelques autres dotés d’une voix originale et touchante, il semble obsédé par le fait d’être le Scott Walker des temps modernes. Noble ambition. Le fait est qu’il y avait dans ses mélodies un côté psychédélique triste et glissant qu’il a complètement perdu. Tout est ici trop droit, trop carré, trop prévisible. Américain. Les trois premiers titres, rock et sans grande originalité, ennuient. Au quatrième, “That’s How Strong”, on tend l’oreille. Mais ça n’est pas encore ça. La mélodie a quelque chose de convenu. Ce n’était que le parfum d’une grande chanson. Et le ronron reprend... “That’s When I Feel It”, pas mal, on y croit à nouveau. “We All Bleed”, on y est presque... Mais l’album est fini. On réécoute. Pas mieux. Déception.