Rock & Folk

The Good, The Bad & The Queen

“Merrie Land”

- WARNER JEROME SOLIGNY

Ce n’est pas pour chicaner mais, finalement, rien n’indique que The Good, The Bad & The Queen soit vraiment le nom du groupe que Damon Albarn, Paul Simonon, Tony Allen et Simon Tong ont monté en 2004, au Nigeria. Faute de mieux, et puisque c’était le titre de leur premier album paru trois ans plus tard, on a attribué aux musiciens cette désignatio­n (émanant d’un des westerns les plus connus de Sergio Leone) que Warner utilise pour lancer le second. Pourtant, The Good, The Bad & The Queen n’apparaît pas sur la pochette. Bref, ce qui est à l’intérieur (on déconseill­e d’écouter ce disque autrement qu’en vinyle tant le son concocté par le groupe et son producteur s’y prête) est plus clair et aussi plus important. Albarn, on ne s’en étonnera pas, a le Brexit en horreur et fait partie de ces Britanniqu­es grand teint qui estiment que la fermer craint. En onze chansons sorties du même tonneau, il aborde le sujet, non pas de plein fouet, mais en contenant sa rage, en serrant les dents et en livrant, avec ses trois acolytes qu’on n’imagine pas moins concernés, une brassée de réflexions longuement mûries dans sa tête défaite. Madness, Kinks, Clash, le meilleur de 2 Tone comptent parmi les influences irréfutabl­es ici, mais si ce disque sonne si moderne, c’est parce qu’un Américain était à la console. Après l’album le plus récent des Damned, Tony Visconti, signe la production et les arrangemen­ts de ce “Merrie Land” dont l’humeur du jour incite à porter aux nues les opiniâtres “Gun To The Head” ou “The Truce Of Twilight”, ainsi que la délicate “Ribbons”, grande bénéficiai­re, ici, du talent vocal d’un des trois meilleurs chanteurs de sa génération.

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