Rock & Folk

Louis Bertignac

“Origines”

- VERYCORDS/WARNER H.M.

Pour son nouvel album studio en solo (après sa parenthèse rétro et collective avec Les Insus), Louis Bertignac renoue avec un exercice très prisé dans les années soixante : l’adaptation en français de morceaux anglo-américains. Puisant surtout dans un répertoire fin sixties/ début seventies (avec deux exceptions empruntées à Police et Rod Stewart), il en profite pour livrer les clefs de ses influences musicales, d’où le titre de l’album. Le rock à guitare y est évidemment à l’honneur, avec une prime à Bob Dylan, sollicité trois fois, alors que les Rolling Stones doivent se contenter de deux reprises. Le tout pour un résultat très inégal mais intéressan­t. La guitare reste le point fort de ces quatorze morceaux et se livre à une démonstrat­ion de force, témoignant d’un savoir-faire, d’une aisance et d’un bon goût incontesta­bles. Les parties chantées, en revanche, ne sont pas toujours du même niveau. S’il a une voix agréable, Bertignac est loin d’être un chanteur à coffre et se plante quand il essaie de forcer en s’attaquant à “Won’t Get Fooled Again” des Who (“Ma Gueule”) ou d’adopter une voix de tête (“Au Monde”). Par contre, il parvient à justifier l’opportunit­é de ce projet très personnel, pour lequel il a écrit tous les textes et joué tous les instrument­s, lorsque ses qualités d’auteur et de vocaliste délicat délivrent d’étonnantes réussites : deux adaptation­s fidèles de Dylan (“J’Aime Tout De Toi”, “Jeune A Jamais”), une reprise inspirée d’un morceau des Beatles (“Et Ma Guitare”), une ballade cruelle sous son apparence romantique (“C’Est Fini”, clin d’oeil à Rod Stewart) et une transposit­ion maligne et ironique du “Cocaine” de JJ Cale (“Coquine”).

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France