In Volt

“Free”

Pour la réalisation de ce troisième album,

le quatuor français le plus seventies de l’hexagone aura fait preuve d’imagination et d’un certain culot en allant faire le siège de Dieter Werks, producteur historique de Scorpions. Si l’affaire ne s’est pas faite, Werks confie la destinée du groupe à Jon Caffery, un des meilleurs ingénieurs du son du Royaume-Uni. Sur son curriculum : Die Toten Hosen, Linton Kwesi Johnson, Joy Division (assistant ingé son sur “Closer”), Einstürzende Neubauten, Afrika Bambaataa ou les Messins de Charge 69. Mais, avant de pouvoir faire hurler la moindre note au Maarwegstudio2, l’ancien studio d’EMI à Cologne, les frères Jérôme et Enton Gauthier (guitare et voix), Mister K (basse) et Rodolphe (batterie) ont dû secouer les poches de leur entourage afin de boucler le crowdfunding qui allait leur ouvrir les portes de l’autoproduction. Une fois posé sur la platine, ce “Free” ne pourra que susciter l’adhésion des amateurs de heavy blues rock de qualité supérieure. Les onze titres proposés font craquer la membrure des enceintes. Question puissance de feu, l’empilage des guitares pourra découper sans problème n’importe quel mur frontalier entre le Texas de Stevie Ray Vaughan et le Mexique de Tito Larriva. Adepte de la prise de risque, le très théâtral showman qu’est Enton Gauthier innove avec quelques passages dans la langue de Goethe, qui laissent envisager une conquête possible de la Germanie. Solide. ✪✪✪