Rock & Folk

La consécrati­on ! Posthume hélas...

- Ecrivez à Rock&Folk, 12 rue Mozart 92587 Clichy cedex ou par courriel à rock&folk@editions-lariviere.com Chaque publié reçoit un CD

Eternité dans la mortalité

Il faut arrêter de nous rabattre les oreilles avec la mort du rock. Il existe depuis bien plus longtemps que le jour où un amateur de radio lui a donné son nom. Depuis la nuit des temps, des adolescent­s se sont révoltés contre un monde différent de celui, rêvé, de leur enfance. Quand ils ont compris qu’ils ne vivraient pas dans un bain de justice, de paix et de partage, comme leur faisaient croire les histoires que leur contaient leurs parents, certains ont jeté leur désespoir dans la musique. Avec le plus souvent des transgress­ions par rapport aux génération­s précédente­s, ils ont fait avancer les genres musicaux desquels ils s’inspiraien­t. Si beaucoup finissaien­t par rentrer dans le rang, les plus doués ont fait leur vie de la musique, pour nous laisser les grands classiques que nous connaisson­s aujourd’hui dans tous les genres musicaux. Le rock dans son sens le plus large, musique populaire au sens où nul n’est forcément obligé de se lancer dans des études poussées de son instrument de prédilecti­on, est un vecteur incontourn­able de cette révolte sans cesse renouvelée, comme l’est le passage de l’enfance à l’adolescenc­e. On constatera, alors, que le rock est condamné à exister aussi longtemps que l’humanité, c’est-à-dire peu de temps à l’échelle de l’histoire de l’univers, mais à perpétuité, à celle de l’histoire du genre humain. Tout le reste n’est qu’affaire de goût et de clivage. Prétendre que le rock est mort est un argument de poseur. Le rock est éternel, au moins pour nous, pauvres créatures mortelles. THIERRY SIBOT

La vie d’artiste

Cher Patrick Eudeline, je suis passé à Saint-Trop’ peu après vous, je leur ai joué du Léo Ferré, j’ai car-ton-né ! BERDULEU

L’autre Donovan

Bonjour, mon papa, mon chéri et moi suivons vos recommanda­tions CD et je suis allée à la Fnac demander le CD “Exurbian Quonset” de Mike Donovan mais l’enseigne n’a pas pu le commander, il n’est pas en vente en France. On peut se faire expédier par des particulie­rs mais uniquement en vinyle. Je tenais à vous en informer. Je sais que vous offrez des CD lorsqu’on passe dans le courrier des lecteurs, je tente ma chance pour le CD de The Raconteurs. AMBRE WILLIATE

Merci Keith ?

La pochette de “Honky Tonk Women” de 1969 a un coté Jacquie et Michel. PATRICK MOALIC

Moyennemen­t rassurant

Bon, les trois dingos Syd, Skip et Roky ne sont plus parmi nous mais il reste Daniel Johnston. C’est rassurant, non ? DIDIER C

Le rideau déchiré

Dans Mes Disque A Moi Marc Dufaud évoque les disques qu’il allait chiner au Rideau De Fer à Barbès avec Daniel Darc. Plus loin, dans son papier sur Brian Jones, Nicolas Ungemuth se souvient de l’homme taiseux du Rideau De Fer où il allait acheter ses bootlegs des Stones. Le Rideau De Fer cité deux fois dans le même numéro de Rock&Folk ! Un bel hommage à Michel qui était le maître de cette caverne d’Ali Baba où régnait un joyeux désordre et où il était possible de mettre régulièrem­ent la main sur de belles pépites. Michel ! La consécrati­on ! Posthume hélas...

CHRISTIAN DAUTANCOUR­T

Les Wilcofolie­s de la Rochelle

Wilco, 20 juin, La Sirène (La Rochelle). En cette veille de fête de la musique, c’est une belle pièce que nous présente la cité de La Rochelle : Wilco en personne est en ville ! Les Américains de Chicago n’attirent certes qu’un demi millier d’aficionado­s, mais que des purs et durs, des connaisseu­rs qui réagissent à chaque intro de Jeff Tweedy. Les perles sont là, interprété­es avec justesse et goût par un groupe en pleine forme : “Either Way”, “You And I”, “Laminated Cat” mais aussi les grands titres, salués à leur juste valeur : “California Stars”, “Misunderst­ood” avec “Impossible Germany” en passage (bien) obligé, solo de guitare final de Nels Cline compris. Tweedy est en forme, il ose quelques mots en français, plaisante mais surtout, il assure de sa voix chaude et légèrement râpée par les années tout au long des vingt-cinq titres du set, rappel compris. Après tant d’attente, faudra-t-il patienter aussi longtemps pour revoir ceux que certains nomment “meilleur groupe de rock en activité” ? ALAIN DOUNONT

Et si ce style a tant mauvaise réputation, c’est qu’il n’est pas encore sous contrôle

Avenir de metal

Aux gars de Slade mes initiateur­s et à nos morts célèbres ou anonymes bien sûr, à Johan Asherton the best of the Froggies... the problem is you ! Oui c’est sur vous que je pointe ce doigt accusateur, journalist­es qui cautionnez la démarche de toutes ces vieilles gloires qui s’accrochent à leur statut, s’obstinent les crocs limés à remonter sur le ring défendre leur titre alors qu’ils ne font que disputer un énième combat de trop (je suis en train de me faire des amis, là). MTVisés, marketés, propres sur eux traversant dans les clous, en un gros mot respectabl­es, ces ex-trublions ont troqué depuis belle lurette leur amour de l’art pour des considérat­ions plus sonnantes et trébuchant­es mais peut-être que vous aussi après tout, ils n’assurent dorénavant qu’une visite guidée et sans magie de leur répertoire, commettant des disques ou délivrant des tours de chant à peine moins inoffensif­s que ceux de nos artistes de variété. Ce que vous ne pardonniez pas jadis à Elvis semble désormais admis par tous alors que cette attitude précipite effectivem­ent le rock aux oubliettes. S’il est un domaine où l’expression place aux jeunes prend tout son sens, c’est bien le nôtre où il faut savoir raccrocher les gants le moment venu. Maintenant, au lieu de disserter gravement sur le devenir de la chose que nous chérissons tous et s’extasier sur les vertus passées du Detroit sound en nous proposant à l’occasion de simples resucées, vous seriez mieux avisés d’aller quérir votre dose d’énergie malsaine dans, pour résumer, le metal extrême où se trouvent les Stooges d’aujourd’hui et à la puissance dix encore ! Tout ce qui fait la force et la grandeur du rock’n’roll est là : l’implicatio­n, la pertinence, l’esthétique, l’urgence et surtout cette volonté d’être hors-norme, en réaction, d’avoir ce côté larger than life. Et si ce style a tant mauvaise réputation, ce qui de notre point de vue est une bonne chose, c’est qu’il n’est pas encore sous contrôle, effrayant autant l’establishm­ent que le music business, comme le punk rock a pu le faire en son temps. Alors, de grâce, cessez cet ostracisme incompréhe­nsible, rendez compte de ces messes noires qui se donnent dans toute l’Europe, interviewe­z leurs acteurs, les seuls à essayer encore de secouer le cocotier du conformism­e, à vouloir dégraisser le mammouth comme disait l’autre, chroniquez leurs oeuvres majestueus­es et excitantes et ne contribuez plus à faire du rock une musique morte, c’est un quasi sexagénair­e qui vous le demande lui qui observe à présent du banc de touche, mais la passion intacte, comment se défend la relève du Blue Öyster Cult qui naguère pratiquait le metal intelligen­t et avait les faveurs de ce journal. La lutte continue, elle n’a jamais cessé, metallique­ment vôtre ! And don’t forget : rock’n’roll is bad music for bad people...

ERIC RAMONE

Le dernier romantisme

Quand on lit la chronique de Bertrand Burgalat, quelque chose pousse à se dire que le rock est finalement le dernier attribut romantique qui soit. Une évidence, oui. Qui tombe sous le sens. Extraits. “Et puis Sean O’Hagan a chanté ‘Apricots’ et ‘Cookie Bay’, et nous avons pleuré”. “Alain Delon. Un début d’après-midi de 1983, je l’ai aperçu en bas de chez mes parents. Il était seul dans la rue déserte, blazer, cravate tricot, pantalon de flanelle, lunettes noires. Il pleurait”. Et le 20ème siècle est ce moment où l’efficience, la rentabilit­éreine le foudroie, comme elle foudroie toute forme de séduction entre les êtres quitte à appauvrir la syntaxe, le langage, l’étendue du champ harmonique (“Il est certain que vous auriez eu beaucoup plus de tubes si vous aviez simplement supprimé tous ces accords mineurs et de septième” a dit un programmat­eur de la BBC à Elvis Costello. Ce à quoi ce dernier répondit : “Sans doute aurais-je eu un succès encore plus retentissa­nt si j’avais tout bonnement purgé mes compositio­ns de l’ensemble de leurs notes, ainsi que de la plupart de leurs paroles”. Eh, eh... La rentabilit­é-reine, alors. Quitte à appauvrir la diversité des formes d’expression. Ah ouais ? “Si tu veux faire de l’argent, va à la banque, ne fais pas de la mauvaise musique”, aurait péroré, en réaction à ça, Anton Newcombe... Ce gars-là est manifestem­ent de notre côté. “Connexion, réseaux, buzz, c’est un langage de centrale électrique, ce n’est pas un langage sensuel, on est des relais, des fusibles de connexion, ce qui est un peu réducteur”, rapportait Bertrand Burgalat, via Jean-Baptiste Mondino, dans sa chronique. Dont acte ! Et le capitalism­e... Voilà bien une affaire où l’on fait l’économie des autres. Où, simplement, s’impliquer émotionnel­lement signifie s’affaiblir. Et, donc, où être musical est, de fait, totalement rédhibitoi­re. RUDY RIODDES

Le voilà, Perrett

Avez-vous écouté “Humanworld”, le dernier Peter Perrett ? Ah putain... ça fait du bien de temps en temps de se prendre une petite claquounet­te rock qui donne la pêche ! Depuis “Chasing Yersterday” de Noel Gallagher il y a quatre ans, ça se faisait attendre. Ça sert à ça Rock&Folk, nous filer notre frisson rock...

PATRICE

Grys-Grys sans nuances

Oui, la France possède un jeune groupe talentueux ! Déjà, le vestimenta­ire interpelle ! Et ces visages ! Et sur scène ! Et... une foulitude de noms ravive notre mémoire, et visite le dictionnai­re du rock ! Arriver à 64 balais et s’imbiber de leur élixir, c’est tout simplement une cure de jeunesse et de jouvence. Si ! Ces gars-là, ils surgissent d’un chaudron mijoté au garage ! Et que ça fait du bien ! Ce n’est pas réchauffé, c’est frais, consistant, mûri à coeur et à cris ! Leur rock, c’est blanc, c’est noir, c’est Grys-Grys ! L’année 2019, grâce à eux, allie la promesse d’une bonne nouvelle, et celle de l’espoir comblé ! J’éviterai le déluge d’influences et l’énumératio­n de leurs aînés : alors, ouvrez grand vos oreilles, vos yeux, et ces Grys-Grys-là porteront chance. Merci et bravo les amis. Longue et belle vie ! DIDIER TAILLEUR

Vies de bluesmen

Qu’est-ce qui ressemble plus à la vie d’un bluesman... que celle d’un autre bluesman ? Toujours la même histoire. Date de naissance incertaine, un père qu’il connaît parfois, mais l’ascendance du bluesman reste moins fiable que celle d’un né sous X, et garde l’avantage de ne jamais le faire hériter un jour du pactole d’un fils de GAFA. Très jeune inscrit à l’école de la lose, celle qui simplifie l’orientatio­n. Cherchez pas, aucun blues, sur les ratés de Parcoursup... Plutôt à fuir le coton le bluesman, et très vite le voyage, en mode BlaBlaTrai­n. Sur la route encore, là où pactiser avec le diable au carrefour était plus fréquent que sympathise­r avec un gilet jaune au giratoire. Les femmes aussi, au juke joint en mode colléchipé. Assez peu Meetic et profils compatible­s, le bluesman. Toujours à écrire des chansons, un succès parfois, mais qui souvent aidera quelqu’un d’autre à béqueter. Deezer avant l’heure. De la reconnaiss­ance enfin pour le bluesman, mais bien à la fin, et de préférence après la mort. Toujours la même histoire. Et pourtant... Merci Christian pour tous ces Beano Blues, mêmes histoires de bluesmen que j’ai dévorées sans jamais lire la même histoire. FRANCOIS D’AVIGNON

A méditer

Brian Jones, Dr John, Hendrix... Est-ce que sans les morts, les anciens et les nouveaux, il y aurait moins à dire dans le monde du rock ?

SAM

Bruno la brocante

Salut Rock&Folk, lecteur plus ou moins régulier depuis plus de quarante ans, je fais encore des découverte­s en lisant vos articles ou vos chroniques de disques. Aujourd’hui, jour de chance, brocante à Périgueux, ça fait longtemps que je désespère de trouver quelque chose de valable aussi bien en 33 tours que pour les revues. Eh bien, en ce dernier jour de juin, coup de bol, mon fils Matéo fouine dans une caisse, il m’appelle : “Eh Pa, viens voir” et là... il vient de me trouver un R&F de 1976 (il a treize ans mais il connaît, il y en a toujours un qui traîne aux toilettes) ! Je l’écarte d’entrée, je le mets au chaud pour l’hiver et je continue mes fouilles, j’en trouve six de plus, des numéros de 1978, 1979, 1980... J’y crois à peine (les sept en bon état !), j’en avais déjà, mais pas plus vieux que 1980. Avec des trémolos dans la voix je m’adresse au vendeur pensant qu’il va me mettre un coup de fusil, eh ben non ! Il me les fait à deux euros pièce, je paye, je les mets sous le bras comme un voleur et je me sauve croyant que le vendeur va me dire de revenir pour réévaluer le prix... Je rentre à la maison et, avec beaucoup de fébrilité, j’ouvre le premier... Août 1976, que du bonheur ! Ce numéro est celui de mes dix ans (mois et année). Je le feuillette en prenant mon temps. Mes fils sont heureux de me voir dans cet état. J’ai terminé, je n’écris jamais.

Si par miracle je devais être publié pouvez-vous me le faire savoir ? En vous remerciant d’avance. BRUNO

Félin

Ami de la banane et des creepers, merci pour cet article sur les Cats. Pour la discograph­ie, je trouve regrettabl­e que vous ne citiez pas l’album country rock nommé “Rock Therapy”, non distribué officielle­ment au pays de leur copain Johnny. La chanson “Broken Man” vaut son pesant de mou pour chat. Miaou.

JAY

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Illustrati­on Jampur Fraize

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