The Teskey Brothers
IVY LEAGUE/ UNIVERSAL
Pendant une dizaine d’années, ces quatre musiciens de Melbourne ont écumé bars, fêtes de campagne, arrière-cours et pas mal d’autres lieux dans lesquels l’apprentissage était rude et la rémunération dérisoire. A l’origine des Teskey Brothers, les deux frères Teskey, Josh (chant et guitare rythmique) et Sam
(lead guitare et choeurs) qui se sont associés à deux voisins, Brendon Love (basse et choeurs) et Liam Gough (batterie). En découvrant les pochettes de “Half Mile Harvest”, premier album autoproduit (2017) et de “Run Home Slow”, on pourrait s’attendre à un bon vieux country rock en direct du bush. Les apparences sont parfois trompeuses. Dès l’intro de “Let Me Let You Down”, une musique rock et soul estampillée sixties, plus Stax que Motown, attrape direct l’auditeur. Pas de revivalisme, ni de décalque, avant tout une voix, celle de Josh Teskey, éraillée comme il faut, puissante et expressive parfaitement mise en valeur par une orchestration et des arrangements utilisés avec justesse et sobriété. Ainsi, les cordes embellissent les morceaux les plus pop (“So Caught Up”, “San Francisco”), les cuivres les ballades à la Otis Redding (“Rain”) ou les tempos plus rapides façon Wilson Pickett ou Joe Cocker première période (“Man Of The Universe”, “Paint In My Heart”). Les Teskey retrouvent les origines du blues et de la soul avec “Hold Me” (battements de pieds, claquements de mains et voix) et un “Sunshine Baby” tout droit sorti des brothels de la Nouvelle-Orléans des années 30. “Run Home Slow” se termine sur une touche country avec “That Bird”. Rien de révolutionnaire, mais une très bonne surprise. ✪✪✪
PHILIPPE THIEYRE