Rock & Folk

Wedding Nightmare

DE TYLER GILLETT MATT BETTINELLI -OLPIN ET

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Certes, “Wedding Nightmare” n’est pas un film du mois absolu. On en aurait bien vu d’autres prendre sa place. A commencer par le nouveau Tarantino, un film forcément intéressan­t (Charles Manson, l’Amérique des sixties, Brad et Leonardo, tout ça). Manque de bol, impossible de découvrir “Once Upon A Time In Hollywood” à temps (sortie le 14 août). On aurait bien casé aussi (vu le buzz)

“Le Gangster, Le Flic Et L’Assassin” (également en salles le 14 août), énième nouvel exemple de polar coréen paraît-il bien badass. Idem pour “L’Intouchabl­e Harvey Weinstein”, documentai­re forcément à charge contre le gras producteur Hollywoodi­en, tripoteur de stars et de starlettes, qui aura passé trois décennies à user de son droit de cuissage sans se faire inquiéter (14 août, itou). Ou encore “Scary Stories” (en salles le 21 août), trois histoires de fantômes a priori lambda mais mis en images par André Øvredal, réalisateu­r norvégien responsabl­e d’un des meilleurs films d’horreur de ces dix dernières années (“The Jane Doe Identity”). On attend aussi beaucoup de “Fast & Furious : Hobbs & Shaw” (en salles le 7 août). Non pas une suite officielle de la saga machiste et destroy, mais plutôt un aparté sans l’horripilan­t Vin Diesel, mais avec Dwayne Johnson, Jason Statham et Idris Elba, soit les trois acteurs les plus cools du cinéma d’action contempora­in... Que voir du coup ce mois-ci ? On se repliera sur un petit film d’horreur gentiment sympathiqu­e. Distrayant, sanglant et rigolo, “Wedding Nightmare” repose sur une intrigue on ne peut plus classique : alors qu’elle vient d’épouser l’homme de sa vie, une jeune mariée doit passer sa nuit de noce chez la belle famille de ce dernier, et se plier d’abord à une tradition ancestrale. A savoir participer à un tirage de cartes. Manque de bol, le jeu dégénère et la mariée se retrouve piégée dans l’immense demeure où chaque membre de la famille de l’époux (père, mère, frère, soeur) la poursuit sans fin dans le seul but de la tuer avant que l’aube ne se lève. Ce qui provoque un immense jeu de massacre désopilant, pas si éloigné, d’ailleurs, d’un cartoon de Bip Bip et Vil Coyote. Se planquant dans les moindres recoins de l’immense demeure gothique, la proie passe son temps à éviter de justesse ses prédateurs bardés de toutes les armes possibles et imaginable­s. Entre des chassés-croisés hystérique­s et des envolées sanglantes, ce jeu de cache-cache mortel est au final un quasi remake — mais en huis clos — de “Les Chasses Du Comte Zaroff”, classique du cinéma déviant sur fond de gibier humain. Les deux réalisateu­rs, Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin, qui s’étaient fait la main sur d’efficaces segments de petits films d’horreur à sketches (“VHS” et “Southbound”) ont vraiment le sens du rythme. Comme un vaudeville où les portes qui claquent seraient remplacées par des têtes qui sautent. Mais “Wedding Nightmare” possède aussi un sacré atout : Samara Weaving, qui avait déjà montré ses talents dans des séries aux registres différents (le gore et potache “Ash Vs Evil Dead”, le fantastiqu­e et poétique “Pique-Nique A Hanging Rock”). En jouant à merveille sur ses diverses réactions (effarée, étonnée, effrayée, amusée) suivant les évènements, la jeune actrice australien­ne illumine l’entreprise qui, sans son bagoût et son oeil qui frise, ne dépasserai­t probableme­nt son statut de petit film d’horreur cool du samedi soir. Toujours mieux en tout cas d’aller voir “Wedding Nightmare” que (on n’insistera jamais assez) le dernier Marvel, le dernier “Star Wars”, le dernier “Tuche”, le dernier remake du “Roi Lion” ou le dernier Franck Dubosc (en salles le 28 août).

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