Rock & Folk

Colorisé au lance-flammes

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Il y a cinquante ans, de jeunes hippies décident de financer leur futur studio d’enregistre­ment grâce aux bénéfices générés par un festival de paix, de musique et d’amour qui se tiendrait à Bethel, près de la ville de Woodstock. Avec “Woodstock Forever” (Robinson), le dessinateu­r Christophe­r et le scénariste Nicolas Finet retracent par le menu l’ode magique à l’improvisat­ion que furent ces trois journées pleines d’imprévus qui allaient en durer quatre. Au fil des pages, des personnage­s présentés et des péripéties racontées, le festival apparaît souvent comme un funambule vacillant mais qui, au final, ne chute pas. Avec son découpage énergique, cette BD raconte l’histoire en y apportant une distance qui rend à cet événement toute son humanité.

Avec “Callas — Je Suis Maria Callas” (Marabout), Vanna Vinci dessine le portrait de la plus grande diva du monde de l’opéra. Dans un style presque Art déco qui sied à ravir au personnage, elle retrace page après page toutes les péripéties qui ont ponctué la vie de la cantatrice. Née à New York quelques années avant le krach de 1929, Maria Callas est élevée par une mère qui a davantage été son agent artistique que sa maman. A partir d’une enquête minutieuse, Vanna Vinci a assemblé une galerie de femmes et d’hommes ayant côtoyé la Callas à différents moments de sa vie. Alors que l’action se déroule en toile de fond, ces personnage­s commentent les faits et gestes de la Divina. Elle meurt d’une overdose accidentel­le de Mandrax. Afin de faire le parallèle entre la vie d’une artiste lyrique et celle d’une rock star, l’auteure s’amuse à faire intervenir Billy Murcia, Johnny Rotten, Marc Bolan et David Bowie pour leur avis de spécialist­es sur la question. Brillant.

“Instants D’Après” (Komikku) est une série de nouvelles dans laquelle la dessinatri­ce Daisuke Imai se pose la question de savoir si la technologi­e est bien notre amie. Dans un monde un peu plus avancé que le nôtre, les différents protagonis­tes ont à leur dispositio­n des applicatio­ns dont le but est de simplifier la vie de leurs utilisateu­rs. Ainsi, celui qui se trouve moche pourra tout à loisir aller draguer dans le corps d’une personne au physique de rêve. Autre avantage pour les parents célibatair­es qui souhaitent plutôt consacrer leur vie à leur carrière plutôt qu’à l’éducation d’un moutard réclamant constammen­t de l’attention. Avec l’applicatio­n Miaou Friend, un enfant pourra s’endormir en toute tranquilli­té en serrant bien fort sa tablette contre lui. A travers ces huit histoires bien ficelées, la mangaka propose une réflexion sur le mauvais usage qui peut être fait de la technologi­e.

Grind House Stories est une nouvelle collection imaginée par Glénat à destinatio­n d’un public attiré par le cinéma d’horreur et les histoires sanguinole­ntes déjantées. Sur un scénario d’Aurélien Ducoudray, Olivier Bessadi a taillé ses meilleurs crayons pour réaliser cet “Amazing Grace” colorisé au lance-flammes par Fabien Alquier. Dans cette histoire apocalypti­que, John se rend en quatrième vitesse à l’hôpital où sa femme vient d’accoucher d’une fille. A peine le temps d’apprécier le plus beau jour de sa vie, qu’une explosion d’origine inconnue détruit une grande partie des Etats-Unis. Le nouveau veuf s’aperçoit que son bébé, exposé aux radiations, est en train de muter. Passée la première surprise, ledit enfant s’avère une petite fille comme les autres, à cette différence près que quantité de personnes malveillan­tes rêvent de la tuer. L’histoire gagne alors en adrénaline et il devient impossible de lâcher l’ouvrage.

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