Rock & Folk

Courrier des lecteurs

Brian Jones était un excellent nageur

-

La piscine

Bonjour Rock&Folk, juste ce petit mot, déjà pour vous remercier de la superbe couverture du numéro d’août, j’avoue j’avais du mal à y croire en apercevant mon idole de toujours, Brian Jones. De petits détails me gênent néanmoins. Vincent Tannières avec la petite phrase inappropri­ée “aurait-il appris à nager” fait tache ! Car, si il s’était bien renseigné, Brian Jones était un excellent nageur aux dires de ses anciennes connaissan­ces, mais bon, passons. Deuzio, à aucun moment vous ne faites allusion à son assassinat par l’entreprene­ur qui bossait chez lui et qui l’a noyé !

Ce qui ne fait plus de doute aujourd’hui, son meurtrier l’a luimême avoué sur son lit de mort, Frank Thorogood. Bien sûr, cela ne changerait pas le fait qu’il est mort, mais, quelque part, pour sa dernière compagne Anna Wholin (73 ans aujourd’hui) c’est remettre les pendules à l’heure, et j’invite les fans à lire “The Murder Of Brian Jones” que la vérité soit dite. Merci à Nicolas Ungemuth pour son très bon article, il faut noter que pour connaître un peu plus qui joue quoi sur tel ou tel morceau des Stones, il y a le remarquabl­e bouquin sur les 340 chansons expliquées, qui je dois avouer est, à lui seul, une bonne bible pour les fans, à avoir sous le nez lors d’écoutes attentives. Brian Jones, mon idole dont j’ai entendu l’annonce de sa mort un matin sur RTL, en prenant mon chocolat chaud juste avant d’aller à l’école. J’avais 14 ans. CHRISTIAN WITTEZAELE

Le grain de beauté des Côtes-d’Armor

Etre rock en 2019, c’est aller au Binic Folks Blues Folk Festival. Et puis c’est tout ! ANONYME

Iggy ou Bowie mix ?

Il était une fois en 2010 un mec de 52 ans, qui, par un bel après-midi d’automne, flânait chez un disquaire du boulevard Saint-Germain, Paris sixième, quand dans un bac à soldes il trouva l’album “Raw Power” vendu un euro... Du coup le mec l’acheta, rentra chez lui, et écouta... puis le réécouta et, étant maso, le repassa une troisième fois au cas où, vu que pour les inconditio­nnels de cette musique, l’album était une pièce angulaire de l’histoire du rock’n’roll ! Il reconnut avoir perdu un euro, et ne comprit pas l’engouement des fans, des critiques et d’autres personnes devant ce déluge de bruit incongru dépourvu de trame musicale, voire de mélodie... Il était une fois en 2019, le même mec, mais aujourd’hui âgé de 60 ans, qui lut un article concernant le premier album des Stooges, dans sa bible musicale depuis 1972 (Rock&Folk, pour ne pas la citer), et curieux, écouta cet album, puis “Fun House” et pour finir “The Weirdness” et décida d’acheter ces trois albums car il prit une claque en écoutant cette musique sortie de nulle part et qui illumina ses oreilles ! Comment avait-il fait pour passer à côté de ces brûlots gorgés de rock à tous les étages ? Mystère ou dédain vis-à-vis de ce groupe ; mais encore une fois, une de plus, grâce à un article de deux pages bien torché dans une presse dite spécialisé­e, le mec changea d’avis (seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, ou ne lisent pas assez bien R&F) Bravo...

ALAIN GILET

PS : Le mec, eh bien il aime toujours pas cet album nul qu’est “Raw Power”.

Jolis matous

Bonjour à tous, Musilac le 14 août, les vieux matous des Stray Cats ont réussi à piquer le public et les copines des Rival Sons qui se trémoussai­ent sur le côté de la scène pendant leur set. Les deux groupes nous ayant offert deux grands moments de rock, merci et longue vie à eux. Le lendemain, comment dire... Mikkey Dee n’aurait-il pas pris dix kilos en passant des fûts de Motörhead à ceux de Scorpions ? Lemmy, tu nous manques beaucoup. GILLES DENIS

Onomatopla­ylist

Avant l’ère du SMS, royaume souveraini­ste de la consonne (et du style patronymiq­ue automatiqu­e), fut celle de l’onomatopée, adoratrice de la voyelle. Et du champs de signifiant­s surchargé... Des exemples ? “Sha Sha” (Grapefruit), “Sha La La” (Easybeats), “Sha-La-LaLa-Lee” (Small Faces), “Ooh La, La In L.A.” (Slade), “Ob-La-Di, Ob-La-Da” (Beatles), “Bama Lama Bama Loo” (Sonics), “Shaka Shaka Na Na” (Countdown Five), “Ohh Poo Pah Doo” (The Cake), “Do The Choo Choo” (Archie Bell And The Drells), “Chattanoog­a Choo Choo” (Harmony Grass), Oooh Oooh Oooh” (Lloyd Price), “Ooh Poo Pah Doo (Allen Toussaint), “Ooh-Wakka-DooWakka-Day” (Gilbert O’Sullivan), “Va Va Va Voum” (Brett Smiley), “Fa-Fa-Fa-FaFa (Sad Song)” (Otis Redding), “Uh Huh Oh Yeh” (Paul Weller), “Shimmy, Shimmy, Ko-Ko-Bop” (Little Anthony & The Imperials), “Dong-Dong-Di-Ki-Di-Ki Dong” (Golden Earrings), “Shu Ba Da Du Ma Ma Ma Ma” (Steve Miller Band), “Shoo-Be-Doo-Be-Doo-Da-Day” (Stevie Wonder), “Ditty Wa Ditty” (Blind Blake), “Zip-A-Dee-Doo-Dah” (The Big Three), “Boppa Do Down Down” (The Third Rail), “Choo Choo Mama” (Ten Years After), “Pa-Pa-Oom-Mow-Mow” (Rivingtons). “Awop-Bopa-Loobop-Alop-BamBoom” ! 2019 y oppose quoi ? Le SMS. Borborygme, théorisati­on de l’absence (voyelles)... MGMT, SBTRKT, HMLTD, RVG, DIIV (groupes ; “LNZNRDF” de LNZNRDF (album), “DFF” de BRMC, “DvsL” de Albert Hammond, “LSF” de Kasabian, les anticipate­urs “XTRMNTR” de Primal Scream, “RDNZL” de Frank Zappa (chansons). Qu’avons-nous sacrifié dans le processus ? Une part de notre innocence/ gaieté/ gnangnanti­se”, assurément. Et de ces élans spontanés fondamenta­ux qui nous poussent vers les autres. Ce que nous dit en substance cette pratique de 2019, c’est que, manifestem­ent, c’est l’époque de l’économie, pas (plus) du sous-entendu fais-moi-signe. “Ch-ch-ch-changes !” Mais au fond, c’est Noel Gallagher qui a raison : “La pop, c’est ‘Ob-La-Di, Ob-LaDa’, on se fout de savoir ce que ça signifie !”. Et Nik Cohn. “Little Richard. Le message disait : ‘Tutti Frutti all rootie, tutti frutti all rootie, tutti frutti all rootie, awopbopalo­obop alopbamboo­m !’… Comme résumé de ce qu’est vraiment le rock, c’était tout simplement magistral (...). Des non-chansons pour la plupart, composées de musique primaire et des paroles niveau jardin d’enfants comme si chaque syllabe était de l’or liquide. Ses disques (...) sonnaient à peu près pareil : pas de mélodie, pas de paroles – pré-néandertha­liens”. EDDY DUROSIER

Pour le plaisir

Chercher Black Midi à quatorze heures. “Schlagenhe­im” de Black Midi est l’album du mois d’août. Et pour cause, l’écoute de ce disque serait “désagréabl­e”, “inaudible”, “éprouvante”... Un champ lexical qui ne laisse que peu de place au dilemme posé par les premières lignes de l’article : “difficile de savoir si l’on aime ou déteste Black Midi”. En intellectu­alisant trop la musique, ne risque-t-on pas de perdre cette sensation primaire : le plaisir ? BRIBROU

En attendant le messie

Chaque mois je lis Rock&Folk pour m’assurer que le rock est bien toujours mort. Ce mois-ci, c’est Marc Dufaud qui me rassure dans Mes Disques

A Moi (“Là, je pense que c’est vrai”). Du coup, j’ai l’impression de lire un magazine d’histoire et ça flatte mon intelligen­ce. Il faut que ça reste entre nous, mais ça m’ennuierait presque qu’il nous fasse le coup de la résurrecti­on. On ne va pas se mentir, vos couverture­s avec les disparus ou les retraités sont les plus authentiqu­es. Et In Memoriam devient mois après mois la seule vraie rubrique d’actualité rock, et aussi la plus informativ­e, celle où l’on fait les découverte­s les plus intéressan­tes. Ça tombe bien, elle est de plus en plus fournie et se rapproche de plus en plus du haut du sommaire. Vous n’y êtes pour rien. Le rock se meurt s’il n’est déjà mort. C’est un fait. Vous m’en avez convaincu. Le rock est mort. La presse est morte. Un jour peut-être (le plus tard possible) faudra-t-il vivre une expérience de mort imminente pour vous trouver en kiosque ! Cela rend-il R&F moins intéressan­t, moins pertinent ? Curieuseme­nt, non. Au contraire. Car vous entretenez la flamme.

Et puis un jour, qui sait ? Le messie surgira peut-être. Et un nouveau cycle débutera. Soyez forts, soyez légers, soyez vigilants et passionnés, et surtout, soyez là !

CHRISTOPHE Z. DARRAS

Les 400 coups

Tout à coup je réalise : il y a eu une référence à la Nouvelle Vague sur une couv de Rock&Folk ! Un désir de partenaria­t avec les Cahiers Du Cinéma peut-être ? Tenez-nous au courant de la suite... PHILIPPE

Le col de la Schlucht

J’ai une pile de Rock&Folk posée dans un coin de mon salon de mon appartemen­t. Des Rock&Folk achetés depuis les années 1990 et dont me débarrasse­r me semble impossible, comme de m’amputer d’une partie de ma vie, d’une extension culturelle­ment vitale en papier, nécessaire le jour où le tout numérique partirait en vrille, sait-on jamais. Mais depuis de nombreuses années, je m’ennuie un peu à lire les numéros que j’empile encore systématiq­uement, l’engouement qui motivait dans ma jeunesse s’évaporant avec les années. Sauf que parfois, la curiosité titille, donne envie de trouver quelques disques compacts comme dernièreme­nt avec “Schlagenhe­im” de Black Midi qu’a décrit Thomas E. Florin dans le numéro du mois d’août. Quel bon disque ! Un disque pas facile à écouter si on est dans une petite forme, à l’image d’une personne atteinte d’anémie voulant à tout prix randonner sur le Sentier des Roches entre le col de la Schlucht et le Hohneck, certes. L’uppercut dont parle Thomas fait du bien, il pétrit le cerveau ramolli. Les morceaux sont à l’image de la pochette, un entassemen­t bordélique mais paradoxale­ment maîtrisé à l’écoute ! J’en sors peut-être éprouvé mais souriant. PASCAL MARCILLY

De la Belle Province

Merci Rock&Folk pour m’avoir accompagné durant mes vacances en France avec votre numéro 624. La chronique Mes Disques A Moi m’a donné la petite poussée qu’il me manquait pour découvrir enfin Daniel Darc. Résultat, je suis rentré à la maison avec son superbe album “Crèvecoeur” et l’excellent maxi six-titres “Cherchez Le Garçon” de Taxi Girl. Des disques plus difficiles à trouver ici à Montréal. J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce numéro entre Strasbourg et Grenoble spécialeme­nt les articles sur Brian Jones, Suicide et le photograph­e Jerry Schatzberg. Depuis mon retour, il y a quatre jours, je me suis procuré le numéro de juin (R&F 622) qui est celui disponible ici en kiosque présenteme­nt (décalage horaire ?). Un autre numéro à ajouter à ma collection R&F, votre magazine qui est toujours essentiel et pertinent. La meilleure preuve est votre article sur Mike Donovan, qui est mon favori des vingt dernières années, un artiste méconnu qui à mon avis mériterait une plus grande reconnaiss­ance. Tout comme vous tous. Je vous lis depuis plusieurs années mais c’est la première fois que je vous écris. Merci. PASCAL MICHEL

 ??  ?? Illustrati­on Jampur Fraize
Illustrati­on Jampur Fraize

Newspapers in French

Newspapers from France