Objets du Cult
Discographie sélective
“Dreamtime” (1984)
Réalisé à une époque où
Ian Astbury porte toujours le bandana quand Billy Duffy abuse de la gomina, “Dreamtime” pose les bases du Cult gothique : baryton nimbé d’écho, lignes de guitares western et cavalcades post-punk aux mélodies obliques (“Dreamtime”, “Spiritwalker”), ballades crépusculaires (“A Flower In
The Desert”), obsessions amérindiennes.
“Love” (1985)
Ils voulaient Steve Lillywhite, ils auront Steve Brown, le producteur de Wham!. Billy s’étrangle, Ian s’esclaffe, mais l’alchimie prend et donne naissance à un petit classique, étonnamment actuel, qui creuse brillamment le sillon de son prédécesseur, robotique, psychédélique et atmosphérique. Plusieurs éclairs ici : le parfait “She Sells Sanctuary”, “Rain”, premiers vrais tubes, ou bien le brûlant “Phoenix”.
“Electric” (1987)
Changement de style inattendu pour The Cult, qui embauche Rick Rubin, alors homme lige du label Def Jam. A New York, le sorcier barbu réenregistre le projet “Peace” qui, dopé aux stéroïdes, se mue en grande bacchanale du riff à retardement, piochant chez AC/DC, Free, Led Zeppelin, Rolling Stones. Un chef-d’oeuvre hard rock tendance biker, porté par des monuments comme “Love Removal Machine”, “Peace Dog”, “Lil’ Devil”.
“Sonic Temple” (1989)
Cette fois, fini de rire, The Cult vise les radios américaines et les stades. Bob Rock, qui vient tout juste de plaquer son mentor Bruce Fairbairn (Bon Jovi), sait s’y prendre et tente de trouver le point d’équilibre entre “Love” et “Electric”. Et y parvient assez bien, aidé par l’écriture inspirée de Ian et Billy, qui se surpassent avec ce disque bien ciselé, doté d’excellents titres comme l’irrésistible “Fire Woman”, le majestueux “Edie (Ciao Baby)” et, bien sûr, le puissant “Sweet Soul Sister”.
“Beyond Good And Evil” (2001)
Après deux albums inégaux (“Ceremony” et “The Cult”) suivis d’une séparation, Ian et Billy se rabibochent et livrent un long format baraqué, lorgnant vers Metallica et Nine Inch Nails. Bob Rock ourle d’imposants murs de guitares, le revenant Matt Sorum écrase ses peaux, l’ensemble est épique, granitique, comme l’attestent “The Saint”, “Speed Of Light” ou “Rise”.
“Choice Of Weapon” (2012)
Enfin doté d’une section rythmique à temps plein (Chris Wyse et John Tempesta), The Cult se tourne cette fois vers Chris Goss et renoue avec le classicisme de “Sonic Temple” : des morceaux hard rock racés et soigneusement écrits. “Honey From The Knife”, “Lucifer” et “The Wolf” démontrent que The Cult n’a pas perdu de sa vigueur avec les années. Le dernier vrai bon disque du Cult.