Mano à Mano
Discographie
Aucun des quatre albums studio de la Mano Negra n’atteint l’impact enfiévré de ses prestations live car le groupe n’était jamais aussi impressionnant que sur scène. Mais, celui qui en constitue le meilleur écho est le deuxième : malgré des fulgurances comme “Mala Vida”, “Patchanka” (1988), enregistré pour Boucherie Productions, est trop hétéroclite et n’a pas bénéficié des mêmes moyens techniques que les trois suivants chez Virgin. Le dernier, “Casa Babylon” (1994), s’éloigne du rock et annonce la future trajectoire de Manu Chao. Nettement plus enlevé, “King Of Bongo” (1991) souffre de l’absence de morceaux facilement mémorisables destinés à enflammer les planches. Par contre, “Puta’s Fever” (1989) contient tous les ingrédients qui allaient permettre au groupe de devenir pendant quelques années (avant la vague grunge et la consécration de Noir Désir) le groupe phare de la scène française et de prétendre à une carrière internationale : une tambouille détonante et cosmopolite brassant punk rock, chanson réaliste, musiques latino, reggae et raï qui constitue un appel à la fête et à la danse bien dans l’air du temps (Rita Mitsouko, Satellites, Négresses Vertes). D’où son succès et la présence de quelques morceaux plébiscités comme des hymnes dans les concerts : les irrésistibles “King Kong Five” et “Sidi’h’Bibi” ou la charmante rengaine néoréaliste “Pas Assez De Toi”, annonciatrice de l’évolution future de Manu Chao.