Adam Green
“Engine Of Paradise”
30TH CENTURY
Adam Green est un artiste prolifique et multiple : musicien, peintre et réalisateur de films. En général assimilé au mouvement anti-folk, classification fourre-tout comme la plupart des étiquettes, Adam Green a commencé sa carrière discographique avec la chanteuse Kimya Dawson au sein des Moldy Peaches. Enregistrant en solo à partir de 2002, il démontre un éclectisme certain et un art de la concision, avec pour résultat des productions parfois inégales, mais toujours intéressantes et attachantes. Pour son dixième album, trois ans après “Aladdin”, la BO de son deuxième film, il retrouve avec “Engine Of Paradise” la veine pop folk baroque de “Friends Of Mine” (2003) et “Jacket Full Of Danger” (2006). Des arrangements soyeux grâce à des cordes judicieusement utilisées, sans emphase, forment le parfait écrin pour sa voix grave, parfois proche de celle de Lou Reed, entre chant et récitatif, et pour des compositions brillantes, concises, comme des comptines pour adultes, où l’humour et la dérision occupent une place essentielle. “Je viens de congeler mon amour car la technologie m’a changé” (“Freeze My Love”). Adam Green possède cet art de ciseler des chansons à l’ironie mordante, reflétant ses questionnements et ses sentiments en moins de trois minutes, à l’exemple de “Wines And Champagne”, “Gather Round”, “Escape From This Brain” ou du mélancolique “Rather Have No Thing”, presque du Richard Hawley. Certes, on peut regretter que “Engine Of Paradise” soit si court, le tout pouvant tenir sur une seule face de 33 tours, mais les neuf titres sont si cohérents qu’il n’y a nul besoin de digression superflue.