Belle And Sebastian
“Days Of The Bagnold Summer” MATADOR
Bande originale du film homonyme, adaptation de la bande dessinée acclamée de Joff Winterhart sortie en 2012, ce dixième album des Ecossais n’est pas fait pour surprendre les fans. Le groupe a même réenregistré deux de ses classiques : “Get Me Away From Here I’m Dying”, très approprié pour cette histoire, et “I Know Where The Summer Goes”. Ceux qui ont grandi dans les années 90 sont désormais aux manettes. La mélancolie adolescente, mise en scène à une époque où les portables n’existaient pas, devient très à la mode dans le cinéma indépendant des dernières années, avec des films comme “Ladybird” ou “Call Me By Your Name”. La musique lancinante, pièce maîtresse de ces oeuvres, prouve que le rock indé a sans doute inventé ce cinéma il y a plus de trente ans. Les Cocteau Twins ou les Smiths ont toujours été plus cinématographiques que le cinéma lui-même. On imagine déjà le film en écoutant ici l’excellent instrumental “The Colour’s Gonna Run” ou le très chic et sixties “Wait And See What The Day Holds”. Le spleen glaswégien est particulièrement mis en valeur par des arrangements sobres et anachroniques sur le superbe et très bossa “This Letter” ou “Sister Buddha”, très Byrds. On retrouve l’influence des Zombies sur certains titres, comme le joli “We Were Never Glorious”. Avec cette capacité à rester toujours classieux, à enrichir ses compositions sans jamais être pesant, le groupe fait toujours mouche. Stuart Murdoch a gardé la même voix qui se marie toujours magnifiquement avec le violon et les choeurs de Sarah Martin.
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