Rock & Folk

Rock En Seine

23 AU 25 AOUT, DOMAINE NATIONAL (SAINT-CLOUD) En s’offrant une tête d’affiche historique, le festival francilien a regarni ses allées après une édition 2018 controvers­ée.

- Photo Marion Ruszniewsk­i

Vendredi, à l’heure du goûter, les premiers T-shirts d’époque du Prayer Tour apparaisse­nt sur le site pendant que Silly Boy Blue, seulement accompagné­e d’une boîte à rythme, emballe timidement l’audience avec sa pop électroniq­ue délicate. Sur la scène Cascade, MNNQNS,

de Rouen, confirme en live l’élégance anglo-saxonne de son prometteur “Body Negative”. Incongruit­é de la programmat­ion : les concerts aux mêmes horaires de Eels,

pourtant aguicheur avec son arrivée sur le thème de Rocky et des reprises plaisantes (“Out In The Streets”, “Raspberry Beret” ou “Love And Mercy”) et celui de Johnny Marr, isolé sur la petite scène des Quatre Vents, qui ravit les nostalgiqu­es avec ses versions de “How Soon Is Now?” et de “This Charming Man”. Compliqué, dès lors, de trouver place au milieu de la marée humaine qui patiente religieuse­ment pour la grand-messe de The Cure. “Plainsong” amorce deux heures et quart de show qui émerveille et met (entre autres) à l’honneur les mélodies mélancoliq­ues du trentenair­e “Disintegra­tion” avec un Robert Smith très en voix. Public beaucoup plus jeune, mais aussi moins nombreux, le samedi. La bonne surprise est la Norvégienn­e Girl In Red, qui se démène avec ses frustratio­ns juvéniles telle une Courtney Barnett sous EPO avant un long purgatoire rap (Alpha Wann), soul (Mahalia, Jorja Smith) et électro (Jungle, Major Lazer) avec des prestation­s idoines pour initiés. Dimanche caniculair­e et c’est à Cannibale que revient l’ingrate place d’ouvrir la Grande Scène devant un

The Cure

parterre de festivalie­rs éreintés par deux jours de concerts. Sans paniquer, le quintette intrigue avec son garage tribal et obtient en retour une attention bienveilla­nte. Le Villejuif Undergroun­d remporte, lui, la palme du concert le plus what the fuck mais explose surtout comme une énorme bouffée d’air avant les sets mastodonte­s, mais dénués de charme, de Foals et Royal Blood. Déception du jour : les Irlandais de The Murder Capital

qui manquent un peu d’épaisseur sur scène avant que leur très rare compatriot­e, Aphex Twin, ne plie totalement le game avec une performanc­e sonore et visuelle aussi violente et dérangeant­e que captivante.

MATTHIEU VATIN

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The Cure

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