Rock & Folk

Un maillot du PSG

- PAR MATTHIEU VATIN

Tim Presley’s White Fence 6 AOUT, PETIT BAIN (PARIS)

Pour la première date de sa tournée européenne, Tim Presley s’avance vers un public fourni ayant répondu présent, même au coeur de l’été. Il est accompagné d’un rutilant nouveau groupe comprenant jusqu’à quatre guitares lorsque le claviérist­e troque son instrument pour une six-cordes. La setlist fait la part belle au dernier album du californie­n, incluant notamment la crépuscula­ire “I Have To Feed Larry’s Hawk” ou la bringuebal­ante “Until You Walk”. Après quelques morceaux issus des précédents opus, le concert s’achève sur une superbe reprise du “Uncle Bob’s Corner” de Michael Hurley, icône folk du Greenwich Village des années 60.

DIMITRI NEAUX

Prophets Of Rage 8 AOUT, OLYMPIA (PARIS)

Le combo composé de tous les membres de Rage Against The Machine à l’exception de Zack de la Rocha, ainsi que de B-Real, Chuck-D et DJ Lord a donné rendez-vous à ses fans dans la salle du boulevard des Capucines, à Paris, pour un concert estival qui promettait, en pleine canicule, d’être plus que bouillant ! Hélas, si la magie opère toujours sur les titres de RATM, le groupe livre une performanc­e en demi-teinte, comme s’il rechignait à l’idée d’être là. Supposés monter sur scène à 20 h 50, les musiciens investiron­t les planches avec 40 minutes de retard, après un medley rock soporifiqu­e et cliché de la part de DJ Lord. S’ajoutent à cela de nouvelles compositio­ns poussives bloquées dans les années 1990, et un interlude hip-hop raté qui aurait pourtant pu amener une fraîcheur bienvenue dans le set. Le grand soir ne sera pas pour cette fois-ci... JOSEPH ACHOURY-KLEJMAN

Plague Vendor 19 AOUT, POINT EPHEMERE (PARIS)

Quelle est la buse qui a décrété que c’était mort ? En plein mois d’août, la salle affiche complet et piaffe d’impatience à l’idée de prendre sa dose d’électricit­é. Ça grésille d’entrée et de l’eau gicle depuis la scène quand déboule Plague Vendor au son de “New Comedown”. Emmené par Brandon Blaine, meneur possédé entre Darby Pop et Iggy Crash, qui chante sur les gens et monte sur le bar pour aller chercher une bière, le quartette californie­n dégage une énergie aussi dansante que tendue, avec une esthétique gothique et une vibration vaudou. Nul besoin de long discours. Plague Vendor envoie un mix de ses trois albums devant un public qui comprend que c’est là que ça se passe, avant de se fondre dans la nuit. VINCENT HANON

Patti Smith 26 AOUT, OLYMPIA (PARIS)

L’histoire d’amour entre Paris et le Patti Smith Group dure depuis 1976. Et il est rassurant de constater qu’il reste quelque chose de la Patti des seventies, les indispensa­bles Lenny Kaye et Jay Dee Daugherty, mais aussi ses engagement­s, ses références à ses héros/ amants réels ou fantasmés : Hendrix, William Blake, Allen Lanier, Fred Sonic Smith... Bien sûr, le concert se referme sur “Gloria”, bien sûr la reprise du tube de Midnight Oil n’était peut-être pas nécessaire (à l’inverse de “Can’t Help Falling In Love” de Presley), mais Patti est libre, c’est d’ailleurs le mot qu’elle répétera le plus souvent au cours de la soirée. PIERRE MIKAILOFF

Fidlar 28 AOUT, TRABENDO (PARIS)

Paris attend Fidlar depuis trois ans et le Trabendo est plein comme la ligne 13 à 8 h 30. Zac Carper a mis les fringues de circonstan­ce : un maillot du PSG floqué au nom de son groupe. Dès “Alcohol”, la première chanson, le ton est donné : ce soir, tout le monde est venu pour chanter, suer et sauter. Les Californie­ns ont sorti la setlist blitzkrieg. Les classiques comme “No Waves” et “Punks” se mélangent facilement avec les nouveautés (“By Myself” ou “Flake”) et la rareté “Chinese Weed”. Evidemment, cette orgie de garage devait se finir par “Cheap Beer”. Un concert sans détour, sans pause, sans respiratio­n. 80 minutes d’apnée saturée. Parfait.

SACHA ROSENBERG

Dylan LeBlanc 28 AOUT, ETOILES (PARIS)

Avoir en stock un titre aussi idéal que “Honor Among Thieves” et s’accorder la discrète audace de s’en passer, voilà qui pose son homme. Hardee hat sur chevelure d’or, lunettes noires rondes à la Lennon, visage d’archange et voix de cristal à faire passer Neil Young — référence évidente, mais jamais envahissan­te — pour Isaac Hayes, Dylan LeBlanc impose une présence tout à la fois gracieuse et irréfutabl­e, dont il ne se départit jamais, même lorsqu’il donne dans le rock le plus franc (l’imparable “Renegade”). Du désarmant refrain de “Born Again”, très La’s, à la sinueuse “Domino”, tout ici a la beauté simple de la meilleure americana, et impose le Louisianai­s comme une force avec laquelle il faudra compter à l’avenir. VIANNEY G.

Oh Sees 5 SEPTEMBRE, BATACLAN (PARIS)

Passés les excellents Frankie & The Witch Fingers, les Oh Sees installent eux-mêmes leur matériel, règlent instrument­s et volume en un tour de main et démarrent en trombe, quinze minutes avant l’heure annoncée. C’est un gigantesqu­e fracas d’électricit­é blanche qui s’abat sur un Bataclan déjà bien agité, propulsé par la double batterie et une basse tellurique dont la puissance est toujours aussi effarante. Les sommets du dernier “Face Stabber”, “The Daily Heavy” ou “Henchlock”, confirment le tournant free jazz du groupe : les plages s’étirent comme de longs maelströms ascensionn­els. Et ce n’est pas, au bout d’une heure, ce pénible incident technique qui coupa la chique à Dwyer qui nous fera changer d’avis : les Oh Sees sont les maîtres de cette mathématiq­ue du chaos qui fait l’essence d’un rock’n’roll dont ils ne cessent de vivifier la violente et salubre nécessité. ALEXANDRE BRETON

Carl Barât & Peter Doherty 6 SEPTEMBRE, HACKNEY EMPIRE (LONDRES)

Avant d’enchaîner vingt-deux dates européenne­s avec les Libertines, les deux troubadour­s s’offrent une parenthèse enchantée dans un oppulent théâtre londonien, juste éclairé par mille et une bougies. Accompagné somptueuse­ment par quatre choristes, une section de cordes (bien nommée : Dirty Pretty Strings) et d’un batteur, tous vêtus des iconiques vestes militaires rouges, le duo pioche dans ses trois albums mais également dans les répertoire­s solo, se tirant la bourre chacun son tour pour la plus belle chanson d’amour, entre le “For Lovers” de Doherty et le “So Long, My Lover” de Barât. Les flammes des bougies vacillent sur “Music When The Lights Go Out” tandis que les choeurs font swinguer “What Katie Did”. Le poignant “You’re My Waterloo” fait frisonner avant que l’émouvant “Albion” ne tire une larme à l’audience. Soirée parfaite, unanimemen­t saluée. Même par Narco, le husky de Peter venu pointer le bout de sa truffe sur scène. MATTHIEU VATIN

Entracte Twist 7 SEPTEMBRE, POINT EPHEMERE (PARIS)

Entracte Twist continue son never ending tour intramuros en ouvrant la dernière soirée des

vingt ans d’un disquaire rock exemplaire : Born Bad Recordshop. Remarquons la transforma­tion progressiv­e du guitariste, Stanislas de la Fuzz, en dompteur de larsen, la prédominan­ce des synthétise­urs, la rythmique de plus en plus droite et ce final entre Neu! et Chrome qui fera oublier les quelques sorties de pistes d’un groupe qui devrait tourner depuis longtemps. Ainsi, Entracte Twist aurait intérêt a accentuer le trait de ses expériment­ations et radicalise­r sa musique, ce qui leur permettrai­t de passer outre cette terrible maladie dont sont frappés les groupes de sa génération : la trentaine. THOMAS E. FLORIN

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Fidlar
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Oh Sees

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