The Menzingers
“Hello Exile”
EPITAPH
Depuis sa formation en 2006, à Scranton, en Pennsylvanie, la bande de quatre copains de classe emmenée par le chanteur et guitariste Greg Barnett achève sa transformation en groupe adulte et concerné, comme ses modèles anglais (The Clash) ou américain (Bruce Springsteen). Après un album remarqué, “After The Party” (2017), qui soldait la fin de dix années de punk rock pour teenagers, les Menzingers proposent avec “Hello Exile” douze titres rock classiques mais énergiques, aux textes sociaux très appuyés. Dès “America (You’re Freaking Me Out)”, le ton est donné : Barnett s’adresse directement aux jeunes trentenaires qui font semblant de ne pas savoir pour qui leurs parents ont voté dernièrement. Le lien avec le titre du disque est maintenant établi : si la situation ne change pas, les Menzingers iront voir ailleurs si l’herbe est plus verte. Si “Portland” aborde la décrépitude d’une région privée d’emplois et “Strangers Forever” l’impossibilité de communiquer, le groupe n’oublie pas non plus d’aborder les vrais problèmes des musiciens sur la route avec “I Can’t Stop Drinking” et “London Drugs”, deux petits bijoux de réalité qui décrivent bien l’envers du décor. Enregistré en six semaines (un record de longueur pour le groupe), l’album est une nouvelle fois produit par Will Yip. Le son est puissant sans pour autant négliger les parties vocales mélodiques et les chorus taillés pour les stades. Entre “London Calling” et “Born To Run”, cet album mérite largement plus qu’une oreille. ✪✪✪✪
GEANT VERT