The Big Moon

“Walking Like We Do”

On a loupé le premier album de The Big Moon paru en avril 2017.

Cette faute avouée, on se fait pardonner en chroniquant le deuxième qui nous réchauffe l’hiver. The Big Moon, c’est quatre filles de Londres repérées en live au milieu de la seconde décennie des années 2000 avec des chansons aux titres éloquents telles que “Cupid”, “Formidable” et “Sucker”. Depuis, elles ont signé sur le label Fiction (qu’on ne présente plus) et, après “Love In The 4th Dimension”, pour lequel la presse anglaise s’est enflammée, elles persistent avec ce deuxième album, “Walking Like We Do”, qui fait mieux que confirmer leur talent. Ici, c’est Juliette Jackson (chant, guitare et écriture) qui mène la danse, mais Soph Nathann (guitare), Celia Archer (basse) et Fern Ford (batterie) ne sont pas pour rien dans le son des chansons. “Your Light”, “Don’t Think”, “Barcelona” et “A Hundred Ways To Land”, les plus

uptempo de cette livraison, sont les fruits d’un brassage très réussi de new wave, d’indie pop des années

90 et d’atmosphères chapardées aux plus cools des groupes de rock à guitares de la décennie suivante, quand certains croyaient que l’instrument, même branché, allait sauver l’industrie du disque. Plus posées, “It’s Easy Then”, “Why”, “Holy Roller” ou “Take A Piece” exhalent des mélodies que la production de Ben H Allen (Gnarls Barkley, Kaiser Chiefs) contribue à mettre en valeur. Lorsqu’elles s’adonnent à la ballade (“Dog Eat Dog”, “Waves”), les quatre Big Moon réussissent également leur coup. Elles évitent les pièges du genre en plaquant des accords de piano aussi liquides que l’air qu’on respire à ce moment précis où le calme s’efface au profit de la tempête.