La bonne parole du rock’n’roll et du rockabilly Ne se contentant plus de reprises de classiques fifties, ils se constituent un répertoire original signé par Cavan Grogan et Lyndon Needs. En 1973, paraît un premier single autoproduit, “Teddy Boy Boogie”/
Décédé le 15 février dernier, CAVAN GROGAN était le leader et chanteur de Crazy Cavan And The Rhythm Rockers, un groupe qui a symbolisé la renaissance du rockabilly au RoyaumeUni et la pérennité du style et des codes teddy boys.
Les premiers teddy boys apparaissent au début des années 50 à Londres et dans sa banlieue. Ils se démarquent, d’abord, par un style vestimentaire qualifié d’édouardien, créé au début du 20ème siècle. A la fin de la Seconde Guerre mondiale, des tailleurs londoniens ont essayé de le relancer en proposant des pantalons taille haute, se rétrécissant à la cheville, des gilets colorés et des vestes longues à larges revers proches des zoot suits américains. Les chaussures sont, la plupart du temps, des creepers, des blue suede shoes. A l’origine destinés aux officiers démobilisés qui les ont snobés, ces vêtements ont été bradés, permettant aux jeunes de la classe ouvrière de pouvoir les acheter. Des bandes, dont certaines vont devenir de véritables gangs s’en prenant notamment aux Caribéens, commencent à se former en 1952 avant que l’appellation teddy boy ne soit popularisée l’année suivante. Amateurs de jazz et de skiffle, ils découvrent en 1955 Bill Haley et le rock’n’roll grâce au film “Blackboard Jungle” (“Graine De Violence”), adoptant en même temps la musique et la banane.
En 1964, alors que le rock’n’roll de Gene Vincent et Johnny Burnette est passé de mode, balayé par le british beat, Cavan Grogan, né le 18 février 1949 à Newport, pays de Galles, décide de monter un groupe, Count Dracula And The Vampires, avec Lyndon Needs (guitare lead), Terry Walley (guitare rythmique). Les jeunes musiciens n’ayant pas le permis de conduire, la carrière de Count Dracula s’arrête assez vite. Nullement découragés, Cavan, Needs et Walley forment, en 1968, les Sundogs avec le pianiste Brian Thomas et le bassiste Don Kinsella. Deux ans plus tard, avec le batteur Mike Coffey, ils prennent le nom de Crazy Cavan And The Rhythm Rockers. Pendant trois ans, ils portent la bonne parole du rock’n’roll et du rockabilly avec un succès grandissant.
Cher Erudit, j’aimerais connaître le parcours de JULIAN COPE avec une sélection d’albums recommandés. Frank (courriel)
Julian Cope ne dort jamais. Entre les disques sous son nom, ceux de Teardrop Explodes et de tous les autres groupes qu’il a créés ou auxquels il a collaboré, sa discographie dépasse les 80 albums. S’y ajoute une production littéraire bien fournie : une autobiographie en deux volumes, “Head On” sur la période Teardrop Explodes et la suite, “Repossessed” ; des analyses musicales, “Krautrocksampler”, livre dédié au rock allemand, “Japrocksampler”, au rock japonais, et “Compendium”, à l’underground. Il fonde le label et le site Head Heritage. Mais son best-seller est “The Modern Antiquarian”, un recensement des sites mégalithiques au Royaume-Uni, suivi par “The Megalithic European”. Et, en 2014, il a publié son premier roman, “One Three One”.
Né le 21 octobre 1957 à Deri, au pays de Galles, Julian David Cope, à la basse, forme son premier groupe pendant ses études à Liverpool. The Crucial Tree comprend également Ian McCulloch (chant) et Pete Wylie (guitare). Cette formation est éphémère, de mai à juin 1977, mais a laissé une trace dans l’histoire du rock de Liverpool : McCulloch formera Echo & The Bunnymen et Wylie, le groupe Wah!. Ce dernier, avec Cope, enchaîne avec The Mystery Girls et The Nova Mob en compagnie de Budgie, futur batteur de Siouxie And The Banshees. Cope et McCulloch se retrouvent dans A Shallow Madness avec Paul Simpson (claviers) et Mick Finkler (guitare). Conservant ces deux derniers et ayant réussi à évincer McCulloch, Cope (chant et basse) adopte le nom de The Teardrop
Explodes avec le renfort de Gary Dwyer à la batterie. Le EP, “Sleeping Gas” (1979) ainsi que les deux singles suivants, “Bouncing Babies” (1979) et “Treason” (1980), sortent sur Zoo Records, un label de Liverpool créé par deux anciens membres de Big In Japan, Bill Drummond et David Balfe, qui, dès “Treason”, a remplacé Paul Simpson dont la présence scénique faisait de l’ombre à Cope. Pendant l’été 1980, Teardrop Explodes enregistre un album aux Rockfield Studios. Pendant les séances, les dissensions entraînent l’exclusion de Mick Flinker remplacé par Alan Gill de Dalek I. Cannabis et LSD ont aussi fait leur apparition. Signant avec Mercury, convaincu par le charisme de Julian Cope, “Kilimanjaro” sort en octobre 1980. Consommation excessive de drogue et tournées épuisantes contribuent à mettre sous pression Teardrop Explodes, devenu un des groupes majeurs de Liverpool et du néopsychédélisme. Avec Troy Tate à la place d’Alan Gill, “Wilder” (1981) est aussi un superbe album avec des titres tels que “Bent Out Of Shape”, “Tiny Children”, “Passionate Friend”. Les sessions suivantes sont encore pires que les précédentes, l’antagonisme entre Balfe et Cope atteignant un tel paroxysme que les enregistrements sont interrompus. Complétés par le EP “You Disappear From View” (1983), ils sortiront en 1990, “Everybody Wants To Shag... The Teardrop Explodes”, huit ans après la dissolution du groupe, au moment
où sort “Piano” (1990), une compilation de singles. Cope a entamé une carrière solo avec “World Shut Your Mouth” en avril 1984, utilisant parallèlement de nombreux pseudos dont Double De Harrison, Droolian, Lord Yatesbury ou Rabbi Joseph Gordan, et créant des formations tels que Brain Donor, Dope, Kabalist, Queen Elizabeth, Vesuvio. Si “Fried” (1984) n’a pas eu plus d’écho que le précédent, “Saint Julian” (1987) est un succès, de même que “Peggy Suicide” (1991) et “Jehovahkill” (1992), célébrant le paganisme entre folk,
électronique et krautrock. Viré par Island, après deux autoproductions, il rejoint Echo, une filiale de Chrysalis, pour enregistrer trois de ses meilleurs albums, “Autogeddon” (1994), “20 Mothers” (1995) et “Interpreter” (1996). A partir de 1997, tous ses disques paraissent sur Head Heritage, son label, notamment “Citizen Cain’d” (2005), “You Gotta Problem With Me” (2007), “Psychedelic Revolution” (2012) dédié à Che Guevara et à la Palestinienne Leila Khaled, “Revolutionary Suicide” (2013) et “Drunken Songs” (2017).