Rock & Folk

ROCK ’N’ROLL FLASH BACK

Ça ne s’invente pas

- PAR CHRISTIAN CASONI

AVRIL 1990 R&F 273

Interview des Stranglers. Jean-Jacques Burnel se décrit comme “le meilleur bassiste du groupe” et son “meilleur bagarreur”. Puis, c’est l’inévitable question sur le cassage de journalist­es. Ils semblent toujours déçus de ne pas se faire cabosser. Si l’incident se produit, ils exultent : “Ah, ah ! Je savais que vous y viendriez !” Johnny Clegg croit-il en Dieu ? “Oui, je crois à un pouvoir universel cosmique ni bon ni mauvais, qui est ce qu’il est.” Bref, Johnny Clegg ne croit pas en Dieu. Depeche Mode a influencé la house, la techno, le new-beat, l’electronic bodymusic, le rap, et développe “une perception extended de la musique des eighties”, mais ils demandent à être entendus comme un groupe de pop music, et non de technopop. Andrew Fletcher : “Nous avons essayé d’être des playboys tapotant sur un clavier, malheureus­ement nous avons échoué.”

AVRIL 1970 R&F 039

La couverture, on en parle ? Ce tomber de spaghetti bolognaise­s s’appelle Robert Plant (c’est écrit en bas à gauche). Cette photo, euh... symboliste fait référence au concert de Led Zeppelin à Montreux, qui est détaillé à l’intérieur. Brigitte Fontaine

et sa bande se produisent au VieuxColom­bier avec l’Art Ensemble de Chicago, “du vitriol dans la guimauve de l’aprèsmai 68”, et donnent un genre d’impro à la croisée de la chanson rive gauche, du free jazz et du théâtre. L’écrire, c’est déjà flipper. Plus jamais ça (surtout qu’Higelin fait partie du spectacle). Van Morrison,

grandeur, décadence et re-grandeur.

Le kid de Belfast brillait à Londres avec Them. Drogues, murges, fesses aidant, il allait finir comme Billy Fury, quand il trouva le salut en repartant de zéro aux Etats-Unis, montrant à Eric Burdon comment survivre au Swinging London.

AVRIL 2000 R&F 392

Matt Johnson (The The) s’y entend pour coacher ses partenaire­s zicos. “Je voulais que Johnny (Marr) me donne autre chose que du Smiths”, aussi l’a-t-il drogué et séquestré pour qu’il “revienne au moment où Jésus rencontre Satan au sommet d’une colline”. Johnson a encore obligé le pianiste DC Collard à jouer à poil “parce que ses fringues bruissaien­t trop pour les micros hypersensi­bles”, et l’a filmé en prime. Toujours au rayon bons tuyaux, celui de Vince Taylor, l’Archange du Rock, à Alain Delon : “Ne te laisse pas pousser les cheveux ainsi, c’est quelque chose qui me rend fou. Brian Jones, non plus, ne m’avait pas écouté.” Faire fumer un crâne peut tuer tout aussi bien. Tiens, Screamin’ Jay Hawkins. Signant ses notes de pochette, Boris Vian écrivait que le catcheur du rock avait “mis au point un rythme que l’on peut qualifier de démoniaque”.

AVRIL 1980 R&F 159

Les sound systems surgissent en Angleterre en 1956, avec les “boîtes” de Duke Win. Puis les rudies deviennent les rastas et se détournent de la violence en prêchant la parole d’Haïlé Sélassié. Long reportage sur la façon dont ceux-ci célèbrent, aux quatre coins de Londres, l’anniversai­re du Roi des Rois, dans le dub et les nuages de ganja. Les rastas tolèrent le “lovers reggae” commercial, parce qu’il réconcilie les jeunesses noire et blanche... jusqu’à ce que Stiff Little Fingers prenne la scène du Brockwell Park et fasse voler les bouteilles. La France tient son label de rock’n’roll avec Big Beat, qui ne sortira que des 25 cm et des EP, à commencer par Jezebel Rock et les Alligators. D’ailleurs, le punk c’est fini. Clode Panik de Métal Urbain s’est barré en courant quand il a vu Pat Lüger et Hermann Schwarz débarquer, coiffés rockab.

AVRIL 2010 R&F 512

“Lost”. Rien à voir avec “L’Homme Du Picardie”. C’est “une série captivante dans son autoréflex­ivité, une fiction gnostique parfaite, le saut illuminati­f du spectateur et sa délivrance”. Lou Reed ressort “Metal Machine Music”, l’occasion de pondre un oeuf sur le bruitisme, de Stravinski à Stockhause­n, avec un peu de zen et de Yi-king. Puis Airbourne, pour reposer les méninges :

“Tout tourne autour du sexe et de l’alcool. — Bah, ouais.” Leur concept ? “Heu, bah... On aime le rock’n’roll.” Topo sur les albums de reprises, des Rolling Stones (1964) à Peter Gabriel (2010). Officielle­s ou non, le rock ne fait plus que ça, de toute façon. “Ça a toujours été le travail d’un musicien que d’être malin dans la manière dont il vole le travail des autres, confirme Todd Rundgren, qui prépare quelque chose sur Robert Johnson.

Il n’y a que douze notes dans la gamme.”

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