The Boomtown Rats

“Citizens Of Boomtown” BMG

36 ans séparent “In The Long Grass”, dernier album en date du groupe de Bob Geldof, et ce comeback improbable. Qui aurait parié un kopeck sur le retour des Rats, dont le dernier hit, “I Don’t Like Mondays”, date de 1979 ? Pourtant, dès les premières mesures du single “Trash Glam Baby”, qui name droppe les New York Dolls et les Spiders From Mars, la magie opère à nouveau. Les guitares sont mordantes, la voix de Bob toujours aussi émouvante quand il parle de ce “samedi soir merdique sans une thune”,

comme un écho lointain du splendide “Rat Trap”, meilleure chanson jamais écrite sur le désespoir d’une jeunesse prolétaire condamnée à l’échec. Ce morceau qui ouvre l’album est produit, comme le reste du disque, par le bassiste Pete Briquette, qui retrouve l’euphorie des mélodies seventies. Avec son riff basique évoquant “La Fille Du Père Noël”, “She Said No” est un sympathique boogie tandis que “KISS” est un joyau pop sautillant où se glisse une petite partie rap old school. Très Ziggy, “Rock’N’Roll Yé Yé” au titre (presque) français confirme l’ascendant guitaristique de cet album joliment ficelé. Le pianiste Johnny Fingers est parti depuis les eighties et il faut attendre les deux derniers titres de l’album pour retrouver des claviers triomphants, avec le dynamique “Get A Grip” et le final “The Boomtown Rats”, un titre dense et dance, au tempo frénétique et aux programmations synthétiques épileptiques. Un bonus track un peu hors sujet, mais tellement réjouissant qu’il emporte l’adhésion. “Citizens Of Boomtown” est donc un retour gagnant, celui du plus irlandais des groupes new wave du siècle dernier. ✪✪✪1/2 OLIVIER CACHIN