Izo Fitzroy
“How The Mighty Fall” JALAPENO/ BIG WAX
Quelle voix ! Cet album est formidable, et pourtant il ne présente absolument aucune originalité. Il n’essaie même pas. C’est sa force. La musique est un mélange très efficace de soul, de gospel et de disco — oui, avec un fantastique “I Want Magic”, produit par Dimitri From Paris, qui s’y connaît. Mais là où la plupart des chanteurs ou chanteuses officiant dans ce genre ennuient à mourir en voulant recréer un passé révolu — et de toute façon impossible à égaler, quand on parle de gens comme Marvin Gaye, Al Green, Aretha Franklin — à la note près, avec cette obsession horripilante du vintage, tellement toc, ici tout fonctionne. On ne sait même pas vraiment pourquoi. On est simplement saisi par cette voix, ces chansons, sans se poser la grande question : à quoi ça ressemble ? En l’occurrence à tout, à rien et cela importe peu. Amy Winehouse semble une référence évidente. Pour une fois, pour la première fois depuis la disparition de celle-ci, on y croit. Et la foi, ça ne s’explique pas. Alors, il n’est pas vraiment la peine d’essayer d’objectiver, de citer les musiciens (excellents), les producteurs (excellents) ou le choeur gospel (excellent) qui participent à l’album. On est pris, on n’a pas envie que ça s’arrête et quand c’est fini, on va le remettre. On se prend même à danser tout seul. Ça faisait longtemps, non ? Renseignements pris, l’Anglaise a déjà publié un premier album en 2017, “Skyline”. On jette une oreille : pas mal, mais moins bien. Pourquoi celui-ci ? “Je veux
de la magie”, dit Izo. Elle l’a trouvée. Pourvu que ça dure. ✪✪✪✪
STAN CUESTA