Rose Tattoo

“Outlaws” CLEOPATRA

A propos de rock’n’roll, le retour de Rose Tattoo cogne fort sur papier. Le légendaire groupe de Sydney n’avait rien sorti en studio depuis plus d’une décennie. Angry Anderson, seul survivant de la formation, avait juré qu’on ne l’y reprendrait plus.

42 ans après les faits, l’impressionnant petit chanteur chauve septuagénaire et ses hommes non domestiqués viennent pourtant de réenregistrer leur brutal premier album. S’il n’est guère aisé de remplacer des musiciens tous morts du cancer (six au total), la nouvelle formation a de la gueule, et le biceps assez d’encre dans la peau. Le Ironbar de Mad Max en appelle à la liberté avec le bassiste Mark Evans (AC/DC), le guitariste Bob Spencer (Skyhooks, Angel City), le jeune batteur Jackie Barnes (fils du chanteur

Jimmy Barnes), et le guitariste Dai Pritchard qui assure les parties de slide de feu Peter Wells. “Outlaws” est aussi un disque en forme d’hommage à l’un d’entre eux :

Ian Rilen décédé en 2006 qui a écrit “Bad Boy For Love”, chanson qu’on retrouve ici dans une version de sept minutes. En bonus, les Tatts ont enregistré trois morceaux composés par le premier bassiste, des inédits tous chargés d’adrénaline. Ailleurs, pas d’antilope en vue, ni de tromperie sur la marchandise. Entre boogie de la rue et heavy explosif, Angry et son gang bluesifient le propos et allongent “Nice Boys”, jouant leur rock’n’roll dur, vrai et tatoué à la source. Si hors-la-loi est devenu une espèce en voie de disparition, Rose Tattoo mérite en 2020 d’être largement entendu au-delà du dôme du tonnerre. Presque aussi indispensable que le classique original, “Outlaws” boucle bien la boucle. ✪✪✪✪

VINCENT HANON