Ozzy Osbourne

“Ordinary Man” EPIC/ SONY MUSIC

“Tu planes plus haut qu’un cerfvolant” : cette ligne d’intro du premier titre de ce onzième album studio sorti près de 40 ans après “Blizzard Of Ozz” feront sourire les fans du magicien Ozzy, qui n’est pas descendu de la stratosphère depuis de nombreuses décennies et n’a jamais dit non aux excès de toutes sortes. Si cet “Ordinary Man” ne manque pas de guitares rageuses (Slash, Tom Morello), il s’ouvre à des sonorités qui feront grincer des dents les inconditionnels du metal lourd. En effet, les invités prestigieux viennent d’horizons peu visités par le roi de Black Sabbath : Elton John en duo et au piano sur la chanson-titre, le rappeur Travis Scott, Charlie Puth aux claviers sur “Straight To Hell” et Post Malone sur deux morceaux, tandis que le Gunner Duff McKagan joue de la basse et coécrit la quasi-totalité des compositions. Loin d’être indigeste, ce mélange des genres tient la route. Une ballade grandiose au piano avec Elton et des cordes divines après le déluge métallique slow tempo de “Goodbye” : bien vu.

“Can’t change me”, beugle le patriarche sur un coulis de six-cordes, tout en privilégiant l’ouverture musicale à 180° à l’orthodoxie d’un genre qu’il contribua à créer avec Black Sabbath voilà 50 ans. Même pas besoin d’indulgence pour apprécier les deux titres à l’arôme hip-hop, “It’s A Raid” avec Post Malone glisse tout seul et “Take What You Want” est le titre bonus inclus en parallèle sur l’album de Malone, “Hollywood Bleeding”. Citons encore “Eat Me” et son intro à l’harmonica pour conclure en affirmant que cet album inattendu est tout sauf ordinaire. A 71 ans, Ozzy ose encore, et ça paie. ✪✪✪

OLIVIER CACHIN