Cathédrale
“Houses Are Built The Same” HOWLIN’ BANANA
C’est toujours une bonne nouvelle quand un album de Cathédrale arrive. Depuis son premier EP, sorti en 2016, le quartette toulousain maintient un niveau d’excellence remarquable et s’est doucement imposé parmi les groupes les plus emballants de la scène garage française. Doit-on d’ailleurs parler de garage ? Si les sixties sont le premier point de référence du groupe, power pop et post-punk des décennies suivantes font la richesse du son de ce groupe qu’on pourrait aujourd’hui classer entre Buzzcocks, Undertones et Devo. Enregistré à Londres avec Syd Kemp (notamment bassiste d’Ulrika Spacek), “Houses Are Built The Same” voit le groupe explorer l’esthétique épurée du début des années 80, entre lignes de basse insistantes, batterie sèche, guitares solo nerveux et rythmiques distordues. Jouées avec frénésie, les chansons du groupe — déclamées avec une approximation joyeusement je-m’en-foutiste par le chanteur Jules Maison — les rapprochent aujourd’hui des américains Uranium Club (“The Bet”) ou Parquet Courts (“Institutions”), deux des groupes les plus passionnants du moment. Les membres de Cathédrale soutiennent la comparaison avec ces références auxquelles ils n’ont rien à envier. Témoignage indéniable du formidable sens mélodique du groupe, les chansons s’incrustent rapidement dans le cerveau avec leurs refrains accrocheurs (“Open Your Eyes”, “Shine The Light”) et d’irrésistibles lignes de guitare minimalistes (“Aquiel”, “Is Your Man A Reptile”). Quand tout cela figure à la fois dans le même morceau, Cathédrale touche au sublime (“Gold Rush”, tube de l’album qui évoque les Strokes de “Reptilia”). ✪✪✪✪
ERIC DELSART