Eric Clapton veut absolument aller à Woodstock, Steve Winwood, ginger Baker et Rick grech s’y opposent, le groupe se sépare
CHER ERUDIT, POURQUOI MANQUAIENT-ILS AU FESTIVAL DE WOODSTOCK des groupes tels que Black Sabbath, Deep Purple, Rolling Stones, Doors, Faces, Stooges, James Brown, Ike & Tina Turner, Kinks, etc. ? Bernard (courriel)
“Un festival pop se déroulera à Woodstock, Connecticut (sic), ville où réside Bob Dylan, du 15 au 17 août. Y participeront : Joan Baez, Ravi Shankar, les Blood Sweat And Tears, Richie
Havens et bien entendu Dylan.” Cette information, parue dans les brèves du Rock&Folk d’août 1969, résume en réalité assez bien les différents aspects du festival de Woodstock qui, après de difficiles tractations, se déroula du 15 au 17 août 1969 à Bethel, à 75 kilomètres de la ville de Woodstock. Si le festival de Woodstock est mondialement célèbre, ce n’est pas seulement par le nombre extraordinaire de festivaliers, c’est également par sa puissance symbolique inégalée, sa position charnière à la croisée de différents courants musicaux, de la fin du psychédélisme à l’émergence du hard rock, du progressif, du glam, du country rock, du funk et sa capacité à avoir transformé les musiciens en superstars. Comme souvent, le lieu du rassemblement a été déplacé plusieurs fois suite aux interdictions des autorités, de nombreux habitants étant effrayés par un déferlement hippie. A l’origine, il était bien prévu dans l’Etat de New York, mais à Wallkill. Une affiche signée David Byrd, influencée par l’Art nouveau, a été imprimée et des billets déjà vendus. Finalement, sont choisis la ferme de Max Yagur située dans le hameau de White Lake à Bethel et une nouvelle affiche peace & love, sans femme nue, mais avec un manche de guitare et un oiseau, stylisés par Arnold Skolnick. Festival de la contre-culture et des idéaux hippies, Woodstock s’inscrit dans la continuité du summer
of love, du Trips Festival (1966), du Human-Be In (1967) et de Monterey Pop (1967). A peu près 50 000 spectateurs sont attendus, ce qui n’est pas une affluence particulièrement élevée pour l’époque. En cette même année 1969, plusieurs festivals ont atteint ou dépassé ce chiffre, notamment Denver Pop (50 000), Atlanta (150 000), Newport 69 (200 000), Seattle (60 000), Texas International (130 000) ou Atlantic City (100 000), l’année se terminant par le célèbre Altamont Free Concert (300 000). Les prévisions des organisateurs vont vite être dépassées : 450 000 festivaliers déferlant sur le site pour assister aux concerts qui se terminent le 18 au petit matin. Au départ, est privilégiée une option folk rock, comme l’indiquent les noms cités dans Rock&Folk, à l’exception de Blood, Sweat & Tears. Mais peu à peu, devant les contraintes financières, les choix artistiques vont évoluer pour attirer un plus large public d’autant que Bob Dylan a refusé l’invitation préférant se produire à Wight le 31 août avec le Band, qui, lui, était présent à Woodstock. Dans leur recherche d’indispensables têtes d’affiche, les promoteurs Michael Lang et Artie Kornfeld accumulent les déconvenues jusqu’à la signature de Creedence Clearwater Revival, véritable sésame. Richie Havens fera l’ouverture et Jimi Hendrix, artiste le mieux payé, la clôture, à la demande expresse de son manager, seulement devant 30 000 irréductibles. A la fin des festivités, peu d’écho international, pas d’article dans ce journal, par exemple. Un an plus tard, le film et le triple album sauveront les organisateurs de la faillite et feront connaître le festival au monde entier. Les nombreux artistes qui n’ont pas participé à ces
trois jours de paix et de musique, se divisent en deux catégories, ceux qui, sollicités, ont décliné l’invitation ou ont annulé au dernier moment, et ceux qui n’ont pas reçu d’invitation.