Neal Black & The Healers
l’Américain a séduit plusieurs générations de musiciens, et les plus malins continuent de faire appel à lui. Younge (producteur de Jay-Z, Snoop Dogg, Kendrick Lamar ou Raphael Saadiq) et son compère (membre fondateur de A Tribe Called Quest) organisent, à Los Angeles les concerts Jazz Is Dead. Ils ont estimé que décliner le concept sur disque était une bonne idée. Après “The Midnight Hour”, le duo réitère et met en avant le talent de Roy Ayers, premier invité d’une série qu’on espère longue. Les huit titres rassemblés ici (enregistrés dans un studio analogique) sont un panorama de ce que le jazz a (encore) de meilleur à offrir. En mode flashback léger, le trio groove d’intentions sans âge (“Synchronize Vibration”, “Sunflowers”), instaure des climats proches de l’univers blaxploitation (“Soulful And Unique”) et réveille à coups de bop dans les fesses (“Solace”). Sûr de son fait, Younge prend le micro sur “African Sounds” pour parler d’amour, l’unique vaccin, selon lui, contre l’adversité ambiante. On ignore s’il a mis un genou à terre, dans le studio, pour livrer ce message.
JéRôME SOLIGNY le jour à la grande époque de Stax, Hi ou Philadelphia International, mais tout est authentique, et le temps n’a guère de prise sur des compositions comme “I Die A Little Each Day” ou “A Woman’s Touch”. Dix ans après la mort de Willie Mitchell, le boss de Hi Records, le survivant Don Bryant prouve que la nostalgie soul s’écrit aussi au présent.
OLIVIER CACHIN