Rock & Folk

Une chanson par disque

- PAR LéONARD HADDAD

Balade dans la discograph­ie Simon (& Garfunkel), en dehors des sentiers best-of. “Bleeker Street”

1964)

Occultons les références bibliques pour nous concentrer sur la façon dont les voix de Paul et Art enveloppen­t la sublime mélodie. Premier chef-d’oeuvre.

“Kathy’s Song”

1965) Kathy, c’est la fille de Londres que Paul quittera pour devenir une star, non sans lui avoir dédié sa plus belle ballade.

“Leaves That Are Green”

1966)

La chanson qui se réécrit toute seule. “J’avais vingt et un ans quand j’ai écrit cette chanson, j’en ai vingt-deux, mais pas pour longtemps…” Aujourd’hui, Paul chante “J’en ai 78”. Clavecin et percussion­s signent le passage au folk-rock.

“Flowers Never Bend With The Rainfall”

1966)

La divine harmonie de Artie sur le refrain rappelle que, si, Simon & Garfunkel était bel et bien un groupe.

“At The Zoo”

1968

Une sensationn­elle chanson-puzzle, qui se déglingue et se recompose avec une virtuosité inégalée.

“The Only Living Boy In New York”

1970)

Trésor caché au milieu des singles (“The Boxer”, “Bridge Over Troubled Water”, “Cecilia”, “El Condor Pasa”), il faudra trente ans pour qu’elle soit utilisée par toutes les BO indés du monde. Désormais un classique.

“Papa Hobo”

1972)

Un blues sur un fil, avec de l’harmonica basse et la voix comme traversée par l’inspiratio­n au moment de chanter. Un petit concentré de génie sur un disque qui n’en manque pas.

“St Judy’s Comet”

1973)

Simon a appris les renverseme­nts d’accord augmentés, et ça s’entend. Sur cette berceuse à son fiston, débute la phase génie harmonique de sa discograph­ie.

“Night Game”

1975)

Une merveille spectrale sur le base-ball, passion de jeunesse. Un pitcher meurt sur le terrain, la saison est perdue et un vent glacé recouvre le stade dans un air de prière.

“God Bless The Absentee”

1980)

Le pianiste Richard Tee joue le hook de piano chromé sur un groove parfait. Basse et batterie ne sont pas mal non plus.

“Think Too Much (b)”

1983)

Ne pas se tromper, la version (a) est passable, la sidération, c’est la version (b), 160 secondes de minimalism­e pré-world enchanté.

“I Know What I Know”

1986)

L’un des rares refrains africains de “Graceland”, génialemen­t fusionné avec les textes parlés/ chantés de Simon.

“Born At The Right Time”

1990)

La plus chanson des chansons de “The Rhythm Of The Saints”, sinon un disque presque ambient.

“Bernadette”

1997) Comment une réflexion théorique sur les liens entre doo-wop et Tin Pan Alley peut-elle accoucher d’une mélodie aussi limpide ?

“Darling Lorraine”

2000)

Pour le millenium, Simon sort son disque le plus relax depuis le début des années 70. Sommet : une histoire matrimonia­le sur trente ans, où Paul s’amuse à jouer le dialogue des personnage­s.

“How Can You Live In The North East?”

2006)

Le disque est semi-chiant (le facteur Eno ?) mais il démarre fort, sur un drone electro et des tonalités celtiques.

“Dazzling Blue”

2011)

Simon retrouve ses arpèges de guitare, mais garde aussi ceux de son lieutenant camerounai­s Vincent Nguini. Le meilleur des deux worlds ?

“The Riverbank”

2016)

Une sombre histoire de suicide, accompagné­e de percussion­s flamenco qui tapent (et font taper) du pied et des mains.

“One Man’s Ceiling Is Another Man’s Floor”

2018)

Paul reprend Simon et ramène cette splendeur de 1973 à ses racines Nouvelle-Orléans, sur un tempo et des cuivres de parade funéraire.

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