Ian Skelly
“Drifter’s Skyline”
Il faudra un jour se pencher sérieusement sur le cas de The Coral — le groupe le plus sous-estimé des années 2000 — et réévaluer à sa juste hauteur l’oeuvre singulière de cette bande de Liverpuldiens surdoués. Pas de grand groupe sans grands talents : The Coral compte en son sein un nombre invraisemblable de multi-instrumentistes capables d’écrire de splendides chansons pop (seul le bassiste n’a jamais publié d’album sous son nom propre parmi les sept musiciens à avoir figuré dans le groupe). Ian Skelly, batteur et artiste-peintre officiel du groupe, sort aujourd’hui son second album solo après le psychédélique “Cut From A Star” paru en 2012. Composé et enregistré en sept jours dans un studio loué à Berlin, l’album ne porte absolument pas en lui la frénésie créatrice de son auteur. Au contraire, “Drifter’s Skyline” est un album doux et reposé aux sonorités country et folk-rock. Une magnifique collection de chansons aigres-douces et mélancoliques dans laquelle son auteur indique “essuyer ses larmes au soleil” (“Captain Caveman”) et soigne une peine récente dans des chansons ensoleillées (“Over The Moon”). Loin de s’enfermer dans la sinistrose, Ian Skelly semble s’épanouir dans l’adversité. Entre country cosmique (“Jokerman”,
“Travelling Mind”, “Spirit Plane”), folk psychédélique (“Drifter’s Skyline”, “Lady In Comus”), celui qui reste ce grand frère un peu mystérieux et toujours à l’arrière-plan du chanteur James Skelly, s’affirme véritablement ici, en dehors de
The Coral, comme un singersongwriter de premier ordre. ✪✪✪✪