Rock & Folk

The Replacemen­ts

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“PLEASED TO MEET ME DELUXE EDITION + PLACEMAT”

Rhino (Import Gibert Joseph)

Il y a peu encore, “Pleased To Meet Me” était considéré comme le plus grand album du groupe favori de Jeff Tweedy. Mais depuis que “Don’t Tell A Soul” est ressorti dépouillé de ses gadgets eighties et rebaptisé “Dead Man’s Pop”, on peut dire que les deux se valent, mais que “Pleased To Meet Me” reste le plus grand album rock’n’roll du groupe de Minneapoli­s. Paul Westerberg était un fan de Big Star et d’Alex Chilton. C’est donc aux studios Ardent, bien connus de Chilton, dans sa bonne ville de Memphis, que les Mats, ont enregistré leur nouvel album, sous la direction du sorcier Jim Dickinson, légende d’Ardent, et courageux architecte du chaotique et magnifique troisième Big Star. Mais les Replacemen­ts, contrairem­ent à Teenage Fanclub ou aux Posies, n’ont jamais tenté de copier le groupe mythique. Westerberg était un songwriter trop singulier pour se lancer dans le plagiat. Bob Stinson a été viré, le groupe est un trio, et le leader tient toutes les guitares. Cette cure d’amaigrisse­ment n’empêche pas le songwriter génial d’être dans une forme olympique. Dickinson a compris l’esprit du groupe (comme il a aussi compris celui de Green On Red à peu près à la même époque). Dès l’assaut de “I.O.U” (pour “I owe you nothing”, message fielleux envoyé à l’ancien manager du groupe, pourtant loyal et dévoué), c’est une déflagrati­on. Qui reste sans temps mort puisqu’elle est suivie de “Alex Chilton” (“I never travel far without a Little Big Star”, chante-t-il avant de rêver à voix haute : “Children by the million wait for Alex Chilton to come around”), et Dickinson a l’idée grandiose d’enchâsser un passage acoustique avec la mandoline de Peter Buck (R.E.M.). Puis, le groupe enchaîne sur un titre encore plus furieux, “I Don’t Know”, avec un Paul Westerberg en plein doute après l’échec du précédent album “Tim” (“Should we give it up ? I don’t know”), et Dickinson songe à appuyer la rythmique avec un saxophone baryton. Westerberg est en pleine furie, le groupe pousse des “woheeee” comme une bande de Comanches prêts à tout scalper. C’est une belle entrée en matière, cet enchaîneme­nt de quatre morceaux furibonds. Après quoi, le groupe signe un titre sous influence jazz (“Nightclub Jigger”), puis allonge une série de chansons qui sont devenues pour les fans des hymnes précieux : “Never Mind” (“The words I thought I brought I left behind, So never mind”), “Valentine”, “Shooting Dirty Pool”, “Red Red Wine” et la merveille totale, “Can’t Hardly Wait”, avec, sur ce coffret, une seconde version remixée par Jimmy Iovine, dont on ne comprend pas bien l’intérêt tant la version originale est parfaite... “Pleased To Meet Me” (1987), est déjà ressorti en version enrichie de bonus en 2008, elle a cette fois-ci droit au traitement

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