Louis Philippe & The Night Mail

“Thunderclouds” TAPETTE/ BIGWAX

A une époque de Brexit, Boris Johnson et son gouvernement vont-ils nous rendre Louis Philippe une fois qu’ils auront écouté son dernier disque ? Dandy évolutif, l’homme partage son micro entre les matchs de football qu’il commente aussi bien pour RMC que pour la BBC et une passion pour la musique qui remonte à l’enfance. Spécialiste en disques éthérés et collaborations improbables, nous lui devons cette initiative incroyable que fut l’enregistrement chez Tricatel de cette poignée de titres en compagnie de l’auteur britannique Jonathan Coe. Nous rappellerons rapidement les accointances du bonhomme avec Colin Moulding (XTC) et Stuart Moxham (Young Marble Giants) avant de poser le disque sur la platine. Dès le premier morceau, “Living On Borrowed Time”, la marque de fabrique de Louis Philippe se fait entendre. Au fil des titres, l’album peut faire penser à une heureuse rencontre entre le Dave Brubeck Quartet saupoudré de flashs d’ “Eleanor Rigby” des Beatles ou du “Walk Away Renée” de The Left Banke, en plus soft dans l’interprétation. Grâce à une production qui a su diversifier les ambiances, les treize titres sont homogènes et bien à l’image d’un personnage à l’allure précieuse mais au contact abordable. Louis Philippe a parfaitement su incorporer ses qualités humaines à la musique qu’il propose tant ce disque est un mélange subtil entre baroque, jazz West Coast & Third Stream, cabaret (“When London Burns”), folk irlandais (“Do I”) et sirènes d’alarme d’une époque troublée (voire l’intro de la chanson “Thunderclouds”). ✪✪✪