War On Drugs
“Live Drugs” SUPER HIGH QUALITY RECORDS/ MODULOR
Après avoir atteint une forme de consécration en 2017 avec “A Deeper Understanding” et son Grammy Award de meilleur album rock de l’année, le groupe d’Adam Granduciel peut enfin se permettre de sortir un disque live sans aucun inédit. Pour les fans de la première heure, ce dernier opus, si encensé, est sans aucun doute le moins bon. Le groupe tourne en rond depuis deux disques et ne se réinvente pas, avec des chansons de moins en moins inspirées. Comme s’il avait trouvé une formule qu’il mouline inlassablement. Si ces versions enregistrées en concert montrent que le groupe a enrichi ces titres au fur à mesure de la tournée, elles révèlent aussi à quel point ces musiciens sont prisonniers de leur son et d’une certaine homogénéité. “Strangest Thing” et “Thinking Of A Place” (avec son superbe solo très gilmourien) sont certes plus intenses que les versions studio, mais manquent d’aspérités. On reste toujours sur un rock classique de papa, plus proche de Bruce Springsteen et de Dire Straits que de celui de ses contemporains. Sur “Buenos Aires Beach”, le clavier, mixé beaucoup plus en avant que sur les disques, donne presque l’impression qu’Adam Granduciel serait accompagné par le E Street Band. Pas une mauvaise chose en soi, mais c’est le côté mécanique du groupe à ses débuts, ses boîtes à rythmes un peu cradingues, lavées par des guitares clean et planantes, qui faisait son charme. La seule réelle surprise du disque est la reprise de Warren Zevon : “Accidentally Like A Martyr”. Les excellentes versions de “Under The Pressure” et “In Reverse” transmettent cependant l’émotion et l’excitation nécessaires pour combler le manque cruel de performances scéniques de cette année. ✪✪✪