Jean-Baptiste Soulard
“Le Silence Et L’Eau (Le Renouveau)” HORIZON/ UN PAN SIMPLE
Pour son premier album solo, JeanBaptiste Soulard a su s’entourer. Au départ guitariste et bassiste autodidacte, il a composé pour le théâtre, accompagné une chanteuse israélienne et participé à divers projets comme musicien-chanteur. Il y a deux ans, le coup de foudre éprouvé pour le roman de Sylvain Tesson, “Dans Les Forêts De Sibérie” (dont il fait lire un extrait par le comédien Raphaël Personnaz) a été l’élément déclencheur de sa volonté de concocter un équivalent discographique à cette ode à la décroissance. Inspiré par Nick Drake, le chanteur anglais culte du début des années 1970, son folk-pop aérien privilégie l’approche acoustique et la recherche d’une simplicité musicale alliée à des textes littéraires. Le parti pris de ce multi-instrumentiste est celui de la douceur, tant au niveau des tempos que du chant et des orchestrations (violoncelle, guitares, piano, batterie, cuivres). Sa démarche a su séduire de nombreux intervenants, comme le trompettiste Erik Truffaz pour un instrumental majestueux (“Une Saison Oubliée”) ou des confrères avec lesquels il partage des duos vocaux, mêlant sa voix harmonieuse et posée à celle de chanteuses (comme
Emily Loiseau ou Luciole) et de chanteurs (comme JP Nataf) qui partagent son goût de l’apaisement et de la délicatesse. Les atmosphères ouatées des ballades constituent un manifeste qui appelle à sortir de la compétition (“Sois Le Dernier” en introduction prometteuse avec Bessa) pour “Respirer” (récompense apaisée avec Achille), en passant par la superbe évocation bilingue de l’ “Isba” (avec le musicien camerounais Blick Bassy) et une conclusion magistrale en solo (“Dernier Bar Avant La Fin”). ✪✪✪