Eddie Cochran
“THE EDDIE COCHRAN MEMORIAL ALBUM” Quand Eddie Cochran trouve la mort dans un accident de voiture à la fin d’une tournée anglaise, en avril 1960, un seul album a été publié de son vivant, “Singin’ To My Baby”. Liberty s’apprêtait à publier une compilation, “12 Of His Biggest Hits” dont, étant donné le drame, le titre est changé en “The Eddie Cochran Memorial Album”. De tous les pionniers du rock’n’roll, Eddie Cochran est le plus moderne, le plus novateur, utilisant le studio comme un instrument de création en soi. Il pratique en pionnier la technique du re-recording pour ses pistes de voix et de guitare, au studio Goldstar, à Hollywood, tout en aimant avoir le soutien de Guybo Smith (basse) et Earl Palmer (batterie). Il est si bon guitariste qu’on le réclame chaque jour pour des séances. Sa façon révolutionnaire de faire sonner une rythmique en guitare sèche ou de souligner le tempo au tambourin servira de modèle à bien des producteurs. Moins swing que Bill Haley, moins aérien que Buddy Holly, moins rockabilly qu’Elvis Presley, il pose les bases d’un rock plus dur, urbain et musclé. Invente-t-il le hard rock ? C’est cependant par la force et la concision de ses chansons qu’il gagne la postérité. Avec lui, l’expression hymnes d’une génération
n’est pas employée à la légère ! Dans “C’mon Everybody”, ayant fini ses devoirs, il organise une surboum en l’absence des parents. Le jeune chômeur de “Summertime Blues” en appelle à son député qui, hélas ! ne peut rien pour lui : il est “trop jeune pour voter !” Les filles et les voitures demeurent l’obsession éternelle des garçons, ce que confirme “Somethin’ Else”. À quoi rêvent les ados ? Réponse dans “Teenage Heaven”... Par une coïncidence funèbre, l’artiste vient de mourir quand sort “Three Steps To Heaven” (“trois pas vers le Ciel”)
qui devient un grand succès en Angleterre. L’influence d’Eddie Cochran est évidente là-bas, sur les Who, les Move, Led Zeppelin, T Rex, Rod Stewart, Darrel Higham... Aux Etats-Unis l’héritage est revendiqué par Blue Cheer, Brian Setzer, etc. Et dire qu’Eddie Cochran n’avait pas 22 ans...