Johnny Hallyday
“JOHNNY, REVIENS ! – LES ROCKS LES PLUS TERRIBLES” PHILIPS
En 1963, à New York, Johnny Hallyday (1943-2017) remarque un soliste, Joey Greco. Celui-ci, flanqué de son bassiste, Ralph DiPietro, rejoint les Golden Stars, Claude Djaoui (guitare), Marc Hemmler (claviers), Jean Tosan (saxophone) et Bobbie Clarke (batterie). Le groupe prend alors le nom de Joey & The Showmen. Rejointe par Ivan Jullien (trompette), cette équipe terrasse le public par sa force et sa précision, poussant le chanteur à se surpasser. “Olympia 64” en témoigne. L’album suivant, “Johnny Reviens ! Les Rocks Les Plus Terribles”, représente un équivalent en studio. Son sursis arrivant à terme, Johnny est sur le point de partir à l’armée, d’où un intitulé général révélant une inquiétude : cette interruption forcée pourrait-elle endommager sa popularité ? Pour Johnny, la solution consiste à resserrer le lien tissé avec les fans en leur proposant un disque éloigné des préoccupations mercantiles, voué à la musique qu’eux et lui ont en commun, passionnément, le rock’n’roll. Il y expose son interprétation de thèmes popularisés par Elvis Presley, Chuck Berry, Little Richard, Gene Vincent, Dale Hawkins… Enregistré à Paris, supervisé par Lee Hallyday, en quelques jours, avec le sens de l’urgence indispensable à ce type de projet, l’album pulvérise avec autorité toute tergiversation concernant la nécessité de chanter le rock en français. Quoique le répertoire soit constitué de classiques, les versions sont hyper contemporaines, modernes, notamment grâce au jeu si acéré, si électrique de Joey Greco. Par un effet d’entraînement, d’émulation, les autres musiciens parviennent à un niveau supérieur. À la tête du gang, Johnny caracole à son aise, dans son élément ; il se déchaîne, pousse des cris, siffle, hurle Joey et les Showmen ! pour lancer un solo… L’osmose est parfaite entre le gamin de la Trinité, les deux rockers new-yorkais, le rythmique marseillais, l’organiste suisse et le batteur anglais, tous unis pour donner au rock en français une de ses plus belles lettres de noblesse.