Rock & Folk

Fontaines DC

“DOGREL”

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Ils l’ont refait. Mettre une pile aux Anglais. Alors qu’une nouvelle génération émerge du Royaume-Uni, composé de Black Midi, Shame, HMLTD, Goat Girl, ces groupes du sud de Londres parrainés par Idles et Slaves, les Irlandais, fier peuple celte méprisé par leurs voisins d’insularité, ont contre-attaqué : “Dublin sous la pluie m’appartient. Cette ville enceinte avec un esprit catholique. Mon enfance était petite, mais je vais être grand”. Voilà sur quoi s’ouvre le premier album des Fontaines DC, fier quintette de Dublin, jeune, bonne gueule, bon look, dont l’accent aussi épais que la mousse de Guinness crache des textes claquant comme un coup de pied au cul. Cinq types à la touche populo, donc, racontant leur ville violée par Google et poignardée par le Brexit. Mais, hormis cette façon de prononcer les e et i, les Fontaines DC partagent plus d’une chose avec leurs correspond­ants brits : ces enfants du millenium s’obsèdent pour le son des années 80 et l’esthétique de la décennie suivante, nouveau vintage pour des êtres n’ayant jamais connu le monde sans internet. En sortent d’excellents clips semblant tous filmés par Danny Boyle et un album patchwork, ressemblan­t un coup aux Smiths (“Television Screen”), un autre à The

Fall (“Too Real”), se permettant des intros à la Cure (“The Lotts”), le tout avec cette ambiance sombre déterrée par la Fat White Family. Mais, contrairem­ent aux copieurs, Fontaines DC a des choses à dire, et se permet une fin de face B sans faute : un hymne punk, “Chequeless Reckless”, deux tubes rock, “Liberty Belle” et “Boys In The Better Land”, et ce final, forcement sur une mélodie irlandaise, “Dublin City Sky”. THOMAS E. FLORIN

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