The Moonlandingz
“INTERPLANETARY CLASS CLASSICS” TRANSGRESSIVE / PIAS
En 2017, il est encore des gens pour tenter le coup du groupe fictif. Celui-ci est né dans la tête de l’Eccentronic Research Council (trio électronique anglais aussi étrange que son nom) avec l’aide de deux cramés de la Fat White Family. “Interplanetary Class Classics” est leur premier album. Depuis quand le rock’n’roll est-il envahi par les personnages et lieux de fictions ? Si l’on suit les thèses de l’auteur/ magicien anglais Alan Moore (“Watchmen”, “V Pour Vendetta”) : depuis la nuit des temps. Joe Meek parlait déjà de l’espace dès 1960... L’histoire de Johnny Rocket et ses Moonlandingz débute quand Adrian Flanagan, membre de l’Eccentronic Research Council, se fait harceler numériquement et physiquement par une fan. Traumatisé par ce poltergeist muni d’un smartphone, Flanagan détourne cette énergie négative en écrivant l’album concept “Johnny Rocket, Narcissist & Music Machine” qu’il sort sous le nom de l’ERC. Ce rituel magique devait permettre à ce que la fan ne s’en prenne plus à sa personne mais à un golem bouc-émissaire nommé Johnny Rocket, originaire de Valhalla Dale. Pour camper le personnage sur scène, c’est Lias Saoudi, chanteur de la Fat White Family qui fut réquisitionné. Il a suffi d’un concert à la BBC, donné par ERC, Lias et son collègue de la FWF Saul Adamczewski, pour que les Moonlandingz connaissent le succès. Sous la pression des personnages et du public, les musiciens ont dû enregistrer le premier album des Moonlandingz. La chose est là et tète à pleine bouche l’électronique expérimentale de l’Eccentronic Research Council et la musique de carnaval gothique de Fat White Family, le groupe a embauché Sean Lennon pour la production. Comment tagguerait-on cette musique chez Apple ? Ouija pop. Traduire : krautrock de space opera à orchestration de train fantôme. Un peu toc, donc. Un peu série B, baroque. Comme la Femme : pas réaliste, on l’avait compris. Tout n’est pas passionnant dans cet “Interplanetary Class Classics”. Le robotique “IDS” est un peu trop en pilote automatique, la ballade “The Strangle Of Anna”réussit l’exploit de plagier deux morceaux du Velvet Underground... Même l’ouverture, “Vessels”, son rythme stomp et son saxo flippant, crie un peu trop que ces Moonlandingz veulent un vaisseau pour rentrer chez eux. Sur “Neuf Du Pape”, on trinque des grands crus avec le comte Dracula. Sur “Black Hanz”, on invite Barbarella pour un twist. Quant à “Theme From Valhalla Dale” et “The Rabies Are Back”, elles reprennent l’affaire où “Songs For Our Mothers” l’avait laissée : une disco party organisée par Kurt Weill au Blaue Engel.