Rock & Folk

Un rayon de soleil dans les moribondes années 1980

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Eddie et Bernie

Bonjour à tous. J’étais parti pour vous tirer les oreilles, suite à la disparitio­n d’Eddie Van Halen signalée par un simple entrefilet dans vos colonnes. Oh, les gars, une petite nécro peutêtre ? Vous n’avez pas connu (pas encore nés ?) leurs guignolade­s sur MTV, période Diamond Dave, avec leur big rock au carré qu’on pouvait siffler sous la douche ? Assurément, un rayon de soleil dans les moribondes années 1980. Mais parlons aussi des anciens qui bougent encore. La bombe du moment, c’est Trust, avec la (re) visitation des trois premiers albums et, en premier lieu, de “Répression” qu’on n’avait plus écouté depuis belle lurette. Une grande baffe après plus de quarante ans. Ça pulse et la voix de Bernie toujours bien en avant, ça nous change enfin du robinet d’eau tiède qui nous inonde poliment à longueur de journée. Si l’on considère leurs deux derniers et récents méfaits en date, “Dans Le Même Sang” et “Fils De Lutte”, pas de doute, nous sommes en présence d’un groupe dans la force de l’âge et lancé à pleine vitesse. L’année commence bien, pourvu que ça dure, mais c’est pas gagné. VINCE

Odobenus rosmarus

“I am the eggman, they are the eggmen,

I am the virus, goo-goo g’joob”. LE MORSE

Ici Londres

“Towers Of London” (XTC) “London, Can You Wait?” (Gene)

“I Love London” (Tot Taylor) “London Crawling” (Rialto)

“The Emperor Of New London” (Jack) “Love Letter To London” (Luke Haines) “London Town” (Shack) “London You’re A Lady” (The Pogues) “Cunt London” (Sleeper)

“Every Loser In London” (Bill Pritchard) “Chaos Down In Soho” (Sleaford Mods) “Soho” (Bert Jansch)

“7 Park Avenue” / “Golders Green” (LP’s) (Pete Ham) “Waterloo Sunset” / “Denmark Street” (Kinks) “Waterloo Station” (Jane Birkin)

“(I Don’t Want To Go To) Chelsea” (Elvis Costello) “Chelsea Embankment” (Nikki Sudden) “Sunny South Kensington” (Donovan) “Kensington!” (Richard Swift) “14th Floor - Oxford St., W1” (Televison Personalit­ies) “Primrose Hill” (Madness)

“For Tomorrow” (visit to Primrose Hill extended) /

“Under The Westway” (Blur) “Stanley Road” (Paul Weller) “Portobello Road” (Billy Nicholls) “Hotel In Brixton” (Baxter Dury) “Blue Room In Archway” / “Eurostar” (Boo Radleys) “(White Man) In Hammersmit­h Palais” (The Clash) “Chinatown” (Liam Gallagher) “Maid Of Bond Street” (David Bowie) “13 Chester Street” (Pretty Things) “Conversati­on Off Floral

Street” (Zombies)

“Carnaby Street” (Jam)

“Essex Girls” (Martin Newell) “Come Back To Camden” (Morrissey) “Sunday Morning Camden Town” (Louis Philippe) “Sheperd’s Isle” (Salad) “Goodbye Piccadilly” (The Times) “Piccadilly” (Squeeze)

“Notting Hill Blues” (Aztec Camera) “Victoria Train Station Massacre” (The Fall)

“King’s Cross” (Pet Shop Boys). “Westminter” (Bewitched Hands) AL BION

Le Plastic c’est fantastiqu­e

Plastic Bertrand dans Rock&Folk, je n’aurais jamais cru ça possible ! Comme quoi, un peu de silicone, même si ce n’est, pour lui, que dans son patronyme, suffit à nous rendre plus intéressan­t... SAM

La belle épitaphe

Bon, ça y est, j’en ai marre. Plus de concerts, plus de bistrots, que de la pandémie. Donc j’ai rédigé mon épitaphe, qui est la suivante : “Au bout du compte, tout ce que j’ai fait dans ma vie (en dehors de ce que j’ai fait pour ma famille), je l’ai fait pour le Rock’n’Roll.” Voilà. Ça marche aussi bien pour les musiciens que pour les mecs comme moi qui ont passé leur vie à écouter des disques et à aller à des concerts, donc je la donne à qui en voudra. Au moins, ça aura plus de gueule dans les cimetières que “A mon tonton adoré” ou “Mort au champ d’honneur”. ALEX

Un peu plus à l’West

Déboussolé... Notre musique vient de perdre un de ses quatre points cardinaux. L’Ouest... Leslie, de son prénom... Moi aussi, comme le lecteur du mois dernier, je consulte assez vite, sitôt reçue notre revue préférée, les condoléanc­es, et là, je lis : “décès de Leslie West, décembre 2020”. Et je me revois à Evreux, juillet 1971, découvrir chez l’un des deux seuls disquaires l’album “Nantucket Sleighride”. Une claque... Leslie West, pas une montagne partie, mais un géant disparu, assurément ! JEAN-MARC GEORGE

Vagues souvenirs

Eté 1970. Une plage déserte de Vendée en fin de soirée. Un mec arrive en 4L et se gare. Il pose un Teppaz sur le toit de la voiture et sort un 45 tours. “Instant Karma” à fond dans le bruit des vagues et des mouettes. Le rock, ça peut commencer comme ça. WILLIAM

Rock d’horreur

Eh non, ce n’était pas Jamiroquai au Capitole, à Washington ! C’était la réincarnat­ion du légendaire rocker anglais des années soixante Screaming Lord Sutch, qui a chanté avec Jimmy Page et John Bonham notamment parmi ses Heavy Friends (sorti en 1970) ! Il y eut avant cela : “Jack The Ripper”, “Monster In Black Tights”, “Dracula’s Daughter”, etc. ! Du rock d’horreur ! Un beau sujet de livre en fait. CHRISTIAN NAUWELAERS

Etonnant, non ?

Vincent Furnier... Cinquante ans qu’il est guillotiné tous les soirs... pourtant toujours la tête sur les épaules ! Etonnant, non ? Mr Cyclopède versus Glam rock. FIDèLE LECTEUR DEPUIS 1973

Probabilit­é

Et voilà, notre bon vieux Rock&Folk nous refait le coup du Hors-Série avec les meilleurs disques de tous les temps. J’ai déjà acheté les 250 meilleurs disques en 1991, les 300 meilleurs disques en 1995, Disco 2000 et d’autres éditions dont j’ai perdu le compte. De mémoire, le dernier, les 555 meilleurs disques, doit dater de 2014. On peut donc estimer qu’on aura les 777 meilleurs disques d’ici cinq ou six ans.

666 moins “666”

J’ai acheté le Hors-Série n°39 intitulé “De 1954 à 2020 - 666 Disques”. C’est un super ouvrage bien confection­né et agréable à lire. Toutefois, j’ai trouvé dommage de ne pas inclure dans cette magnifique liste l’album: “666” des Aphrodite’s Child qui, paradoxale­ment, contient le même titre que votre Hors-Série. SACHA

Hum...

Jean-Jacques Goldman, personnali­té préférée des Français… Les gens ne sont pas rancuniers. MéFISTO

Homo erectus

“Patti [Smith] a imposé (…) l’idée qu’apprendre à ‘devenir une femme’ est un processus, avait écrit un jour Lester Bangs, au même titre que pour les hommes qui luttent avec toute cette histoire de ‘virilité’ à la noix.” Une sentence qui pourrait constituer un écho satisfaisa­nt au postulat de Sophie Rosemont dans “Girls Rock” : “Si la parité n’est toujours pas acquise dans les différente­s strates de la société, comment le serait-elle dans le rock’n’roll ?” Le conflit des genres venant au fond, au moins partiellem­ent, de là : de ce jeu de rôles. Et de ces assignatio­ns arbitraire­s en fonction du genre. Et partant de ce constat du fait que ces derniers hommes s’étaient longtemps illusionné­s, par déduction, sur le fait qu’ils se devaient d’être à la hauteur. En termes de virilité (et de bêtise bien souvent). Le rock-critic Nick Kent ne reconnaiss­ait-il pas, à l’évocation de 1974, “essayer alors de donner l’image d’un jeune homme plein d’assurance, raffiné et sarcastiqu­e”... alors que dans les faits, il n’avait “toujours pas plus de maturité émotionnel­le qu’un ado de seize ans” ? Eloquent ! Dans “La Rage Est Mon Energie”, John Lydon se souvient quant à lui qu’“il ne savait pas s’y prendre et n’avait personne à qui demander conseil, parce que, voyez-vous, les relations avec les filles ne sont pas un sujet qu’on aborde entre potes.” On ne s’étonnera donc pas que, conforméme­nt à ce système de croyances, le rock soit depuis le début, comme le relate l’auteure, un langage “de garçon pour les garçons”, non. “La plupart des mecs [étant de toute façon] trop crispés pour jouer avec elles”, comme le suggérait Lester Bangs... Shirley Manson : “Parce qu’elle a été écrite exclusivem­ent par et pour ces derniers, la narration rock ne pouvait mettre en valeur que des artistes masculins.” Evidemment ! Lieu profane par excellence, le rock est à cet égard le grand consortium des âmes dépourvues à la base de ces outils (éducatifs ?). Un terrain de possibles par conséquent où, clandestin de son propre marivaudag­e, on s’amende pour les enseigneme­nts provisoire­s dont on a été en premier lieu exonéré. Instrument “musical” à l’appui, quoique totalement gauche, inopérant peut-être et inexpérime­nté. Ça se tient. “Après tout, le rock est une affaire de gamins entêtés, impatients, prêts à se ruer sur les instrument­s à la recherche de LA chanson qui tue, celle qui emballera les filles” (Victor

Provis dans “Shoegaze”)... Tant et si bien que, comme le suggérait Richard Goldstein (citation issue de “Encore Plus De Bruit” — “L’Age D’Or Du Journalism­e Rock En Amérique”) : “Les filles étaient les héroïnes du rock’n’roll.” [Même si durant cet âge d’or des années 1960 et 1970], précise le critique américain : “Les femmes, sujettes à une répression intense et terrible, n’étaient pas censées avoir du désir. On les cantonnait aux rêveries sentimenta­les. Alors qu’en même temps, tous les hommes n’attendaien­t qu’une chose : coucher avec elles.” De la pertinence, alors, de ce médium facilitate­ur ? Le rock ? Le rock étant salutaire ici en tant que forme d’expression qui remplace avantageus­ement un élément par un autre. Où un sujet, par exemple, en défaut d’amour-propre, ou en proie à l’insécurité chronique peut, typiquemen­t, être perçu en ce lieu comme charismati­que. La guitare occupant opportuném­ent cette fonction compensatr­ice, leur donnant cette consistanc­e nouvelle on dirait (cette consistanc­e étant naturellem­ent propre à la qualité de chaque homme... et inversemen­t). Le cas échéant, on est un peu estourbis quand on lit dans “Shoegaze” que c’étaient des journalist­es, “pas vraiment virils eux-mêmes” dixit Miki Berenyi de Lush, qui se faisaient les chantres de cette virilité supposée (on n’en sort plus!), James Brown

(le critique) attaquant notamment Chapterhou­se sur ce point “Ils pourraient être plus couillus...” Ce à quoi Stephen Patman répondait : “On a suffisamme­nt confiance en notre côté masculin... pas besoin de le montrer. Mais juste parce qu’on ne le fait pas, on est perçu comme une brochette de mauviettes asexuées et bizarres.”

Un vrai carcan... Cela dit. Pour David Byrne : “Faire de l’art en public. C’était un moyen d’engager la conversati­on. Les autres musiciens et les filles (!) viendraien­t sûrement discuter avec quelqu’un qui descend de scène.”

Instant-clé. Où ce qui caractéris­e l’homme, c’est “l’impétuosit­é de son désir”, comme l’avait si justement écrit Virginie Despentes... ELéONORE

Marianne Callas

Si la Callas avait fumé et picolé, elle aurait chanté comme Marianne Faithfull. PATRICK MOALIC

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Illustrati­on Jampur Fraize

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