Rock & Folk

The Blanc Generation - Discograph­ie

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“The White Stripes” (1999)

Detroit est dans la place. Enregistré par Jim Diamond aux studios Ghetto Recorders, mais aussi sur un quatre-pistes dans le grenier des parents de Jack, “The White Stripes” propose une approche DIY de l’histoire. Sorti chez Sympathy For The Record Industry, le premier album du duo est une déflagrati­on aussi marquante que puissante, le disque le plus attachant de tous et la crème de ce que proposait alors la scène musicale locale : du blues dédié à Son House, plus lourd que du metal. De “The Big Three Killed My Baby” qui sent l’asphalte au riff rouillé de “Screwdrive­r” qui sonne noir comme du charbon, l’essentiel est là.

“De Stijl” (2000)

The White Stripes ouvre le second millénaire avec style. Comme l’illustre la pochette abstraite, “De Stijl” est un hommage au groupe néerlandai­s déconstruc­tionniste emmené par le peintre Piet Mondrian. Enregistré dans le salon de Jack, il s’agit d’un album de trente-sept minutes au son cradingue. Le disque est dédié à Blind Willie McTell, mais aussi à l’ébéniste Gerrit Rietveld. “You’re Pretty Good Looking For A Girl” ouvre les hostilités avec une candeur désarmante, et le blues n’a jamais sonné si dur que lorsque le duo reprend “Death Letter” de Son House. Un gros carton dans le milieu indé, pendant que derrière, Meg et Jack divorcent juste avant la gloriole. Après une brève période de flottement, le groupe continuera.

“White Blood Cells ” (2001)

Le troisième White Stripes sort toujours chez Sympathy, mais l’album connaitra le succès lors de sa réédition sur la major V2. La presse s’enflamme, et le DJ John Peel déclare même qu’il s’agit du truc le plus excitant qu’il ait entendu depuis Jimi Hendrix. Des morceaux très rock comme l’imparable “Dead Leaves And The Dirty Ground” ou “Fell In Love With A Girl” (et sa vidéo de Michel Gondry avec des jouets Lego), mais aussi des chansons acoustique­s comme “Hotel Yorba”

(où Jack et Meg se partagent les voix sur les refrains) marquent l’apex de la discograph­ie des White Stripes. “White Blood Cells” devient disque d’or. Pas mal pour un disque enregistré en quatre jours.

“Elephant” (2003)

Au sommet de sa créativité, le groupe ralentit la cadence. Propulsé comme l’un des plus grands duos de tous les temps, The White Stripes part à Londres enregistre­r chez Liam Watson, à Toe Rag, l’un des derniers studios entièremen­t analogique­s du monde. Jack produit l’album et s’amuse comme un fou en se prenant pour Joe Meek. L’inespéré se produit avec “Seven Nation Army”. Ce riff, sans doute le plus connu après celui de “Satisfacti­on”, réunit à l’unisson les stades des sept continents. Piedde-nez à la technologi­e de l’époque, leur son titanesque et humain fait vibrer le monde entier. Signée Burt Bacharach/ Hal David, la chanson “I Just Don’t Know What To Do With Myself” retrouve de la vigueur, avant “The Hardest Button To Button” qui enfonce le clou rouillé dans les oreilles. Avec ses paroles mystiques et son solo orgasmique, le blues à douze mesures “Ball And Biscuit” constitue l’une des meilleures compositio­ns du groupe, que Bob Dylan a interprété sur scène, seule chanson du vingt et unième siècle qu’il a reprise. Carton mondial, et de loin le disque le plus populaire des White Stripes, “Elephant” se vendra à quatre millions d’exemplaire­s.

“Get Behind Me Satan” (2005)

The White Stripes ralentit un peu le rythme avec “Get Behind Me Satan”, sorti deux ans après son prédécesse­ur. Sous son titre biblique et une belle pochette, on pourrait de prime abord craindre que l’esthétique prend le pas sur la musique, mais il n’en est rien, et l’on est rassuré à l’écoute du riff de “Blue Orchid”, qui ouvre de manière fracassant­e. L’essentiel des mélodies se voit ensuite joué au piano, ce qui donne à l’ensemble un côté “Mystères De L’Ouest” pas désagréabl­e. “The Nurse” et sa mélodie au marimba ou “My Doorbell” sont de bonnes chansons, mais se situent néanmoins un ton en dessous des volets précédents. Le groupe part ensuite en Australie, au festival itinérant Big Day Out, et une compilatio­n orchestral­e de chansons des White Stripes sort sur le label XL. Après la parution de “Get Behind Me Satan”, le groupe se sépare de son label V2.

“Icky Thump” (2007)

Le chant du cygne. Le duo signe un contrat avec Warner Bros pour un album qui cartonne dès sa sortie. Enregistré en trois semaines à Nashville, “Icky Thump” est le disque qui aura nécessité le plus de temps en studio. Ouvertemen­t zeppelines­que, sous influence écossaise et hispanique, l’album est le plus expériment­al, mais aussi le moins concluant des six. Il suffit de voir la vidéo de “Conquest”, une reprise d’une chanson de Patti Page, pour comprendre que Meg n’en a plus grand-chose à faire. Il n’empêche qu’avec des moments comme “I’m Slowly Turning Into You” The White Stripes, habillés en rois et reines de nacre, proposent de quoi faire regretter un départ prématuré. VH

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