Rock & Folk

EMMA DE CAUNES

Trente ans après son père Antoine, parrain de cette rubrique, l’actrice, devenue réalisatri­ce, dévoile à son tour ses émois musicaux. Sera-t-il question de Bruce Springstee­n ?

- Christophe Ernault

C’EST A L’OCCASION DE LA SORTIE DE SA MINI-SERIE “NEUF MEUFS”, présentée sous la forme originale de neuf capsules d’une dizaine de minutes évoquant les habitantes (et habitants) d’un même immeuble, et diffusée sur Canal+ (disponible sur le site), que l’ancienne présentatr­ice de “La Musicale”, qui fut l’un des derniers repères du rock dans le PAF, nous accueille pour parler vinyles.

Mon chouchou

ROCK&FOLK : Premier disque acheté ?

Emma de Caunes : Bon, déjà avec mon père il y avait un énorme trafic de vinyles chez moi, hein ! Des coffres et des murs entiers de vinyles… En ce qui me concerne, je me souviens que, gamine, j’ai piqué au Prisunic un 45-tours de Lio, “Les Brunes Comptent Pas Pour Des Prunes”. Je me souviens de la sensation — à l’époque, il n’y avait pas les malabars à l’entrée avec les bips-bips et tout — de le glisser contre moi et de sortir avec les joues rouges, en feu, en me disant : “Ohlala, j’ai chouré un disque !”. Lio a été mon idole toute mon enfance, j’étais hyper fan.

R&F : Le premier vraiment acheté, alors ?

Emma de Caunes : C’est “Lovesexy” de Prince. Je ne comprenais pas encore très bien tout, j’avais douze ans, mais j’avais une fascinatio­n pour lui, et un peu de rébellion aussi, parce que mon père n’était pas fan de Prince… Ce n’est pas un truc qu’on partageait. Je me souviens qu’il n’y avait pas de séparation entre les titres sur cet album. Tu étais obligé de tout écouter. C’était concept. Ça me fascinait : “Pourquoi il a mis les morceaux dans ce sens-là ?”. En boucle.

R&F : Y avait-il d’autres conflits musicaux avec votre père ? Emma de Caunes : Non, pas vraiment. J’adorais Bruce Springstee­n, “Dancing In The Dark” et le clip de Brian de Palma avec Courteney Cox. Le côté politique, engagé du bonhomme me passait un peu au-dessus de la tête. Mais on partage quasiment tout, sinon… Mon berceau était posé sur des enceintes semble-til, ça marque (rires) ! Le vrai truc qui nous lie et qui nous liera toujours, c’est Elvis Presley.

R&F : Un album ou une chanson en particulie­r du King ? Emma de Caunes : Pfff, c’est dur, ça… N’en choisir qu’une ? C’est par périodes, hein ! En ce moment, c’est “Pocketful Of Rainbows”, pas très connue. Sinon “Return To Sender”, “Don’t Be Cruel”…

R&F : Beatles ou Stones ?

Emma de Caunes : Biberonnée aux Beatles. En fait, j’ai grandi avec. Toute petite, j’adorais “Love Me Do” et puis, ado, j’étais plus “Sgt. Pepper’s...” et le Double Blanc. Je commençais à fumer

de la drogue aussi (rires)… J’essayais surtout de comprendre les paroles. Et je suis devenue douée en anglais grâce aux Beatles. Il y avait un bouquin que mon père m’avait passé, qui était à lui à mon âge, avec les paroles en anglais et en français et des dessins qui les illustraie­nt. Je l’ai perdu ce bouquin, c’est un drame. C’était mon chouchou.

R&F : Un morceau en particulie­r ? Emma de Caunes : “A Day In The Life”.

R&F : Pour votre génération, le dilemme c’était plutôt Michael Jackson ou Prince ?

Emma de Caunes : Le clip de “Thriller” m’a traumatisé­e. Je croyais qu’il dormait sous mon lit. Mais bon, Prince, quoi ! Je l’ai vu énormément en concert, et surtout beaucoup d’aftershows. Des trucs clandestin­s, où l’on se refilait les adresses, avec les fans hardcore qui attendaien­t à quatre heures du matin devant le New Morning. Tu découvrais une autre facette de lui qui était fascinante. Je l’ai vu jouer du blues aux Bains-Douches, au bord de l’espèce de piscine, là. C’était dingue. Et puis “Sign ‘O’ The Times”, quoi. “Dirty Mind”…

R&F : En soul music, plus généraleme­nt ?

Emma de Caunes : Je réponds immédiatem­ent Sam Cooke. Comme avec Elvis, c’est à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit. Quel que soit l’état ou le moral, c’est du baume au coeur. C’est une voix… C’est un ange, en fait !

R&F : Une chanson en particulie­r ?

Emma de Caunes : “Cupid”. La première fois que je l’ai entendue, c’était dans le film “L’aventure Intérieure” avec Meg Ryan et Dennis Quaid. C’est leur chanson à eux. C’est là que je l’ai découverte. Sinon, Aretha Franklin, Otis Redding, The Staple Singers évidemment.

La chanson parfaite

R&F : Vous avez présenté l’émission “La Musicale” pendant dix ans sur Canal+, quels sont les artistes qui vous ont le plus marquée ?

Emma de Caunes : Sans hésiter, Iggy Pop et Gorillaz. Iggy Pop, on a fait une émission spéciale avec lui. On lui avait proposé, avec

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