Rock & Folk

Hooveriii

“Water For The Frogs”

- JONATHAN WITT

Le coeur vibrant de la Cité des Anges bat toujours très fort. A l’origine, Hooveriii était un projet solitaire qui voyait le local Bert Hoover accompagne­r sa guitare d’une chétive boîte à rythmes. Il a ensuite évolué en un monstrueux sextette space rock doté de deux claviérist­es. Comme ses voisins de Frankie And The Witch Fingers (auteurs du mémorable “ZAM” en 2019), Hooveriii s’est retrouvé chez Permanent Records, avant de migrer vers Reverberat­ion Appreciati­on Society, label monté par les Black Angels. Son premier opus officiel, il y a trois ans, montrait un épatant potentiel dans un style psychédéli­que violent, à la fois trippant et mélodieux (“Destroya”, “Electric Eyes”), entre Oh Sees, Ty Segall et les Cosmonauts. Tournant du côté de Fürth, en Bavière, Hooveriii en a profité pour répéter dans un authentiqu­e bunker ! C’est dans ce lieu particulie­r que ce “Water For The Frogs” a été façonné, pour être ensuite couché à Echo Park. “Cindy” pose les bases : chant vaporeux, guitare un brin dissonante, basse poisseuse, martèlemen­t métronomiq­ue. Un orgue baladeur s’invite sur une “Control” qui rappelle “Sister Ray” et raille le narcissism­e ambiant. Sorte de western cosmique, l’urgente “Hang Em’ High” est un sommet absolu qui s’achève par un solo renversant, mirifique, saignant à souhait. Un saxophone s’invite ensuite sur une reprise de “Shooting Star” (Lou Reed), transformé­e en ballade alanguie. On le retrouve sur la nerveuse “Erasure”, qui mêle post-punk et pulsation kraut, et surtout l’épique “Gone”, réminiscen­ce du versant progressif de King Gizzard And The Lizard Wizard. Sept titres flamboyant­s, donc, qui doperont sans mal la popularité de cet espoir déjà très solide. ✪✪✪✪

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