Rock & Folk

Knoxville Girls

"In A Ripped Dress"

- VINCENT HANON

A peu près là que se produit l’inespéré. Sortis des limbes de l’undergroun­d garage punk new-yorkais, Knoxville Girls publie enfin son troisième album (déjà sorti confidenti­ellement en 2001 sous le nom “In A Paper Suit”). L’affaire trouble aura mis vingt-deux ans à voir le jour. Le nom déglingué du groupe vient d’une chanson bluegrass des Louvin Brothers, ballade de crime passionnel noire comme on n’en fait plus, même dans le hip-hop. Traînent ici quelques légendes tels Jerry Teel (Boss Hog) et Kid Congo (The Gun Club, Cramps, Nick Cave & The Bad Seeds) qui se partagent le crachoir et les guitares, Bob Bert à la batterie (Sonic Youth, Pussy Galore), Jack Martin à la troisième six-cordes et Barry London à l’orgue, piano et harmo. Enregistré aux légendaire­s studios Funhouse, New York, “In A Ripped Dress” s’ouvre par “Any Reason To Celebrate”, valse hantée et bringuebal­ante, avant “(Any Other) Loving Cup”, clin d’oeil à la rue principale des Stones, ou plutôt celle qui longe le marais derrière. Plus sarcastiqu­e que jamais, Kid Congo chante “Drop Dead Gorgeous”, avant que la sauvage équipée ne réactive son célèbre “Sophistica­ted Boom Boom.” Knoxville Girls n’a pas de plan de carrière et se passe de pas mal de choses, mais jamais d’un essentiel intrinsèqu­ement trash. C’est qu’il ne s’agit pas de cinéma ici : “50 Feet High, 50 Feet Down” parle plus d’essai que d’art.

Le tout se termine par un duo Jerry/ Kid déambulant dans “Virginia Ave”, relecture de la chanson de Tom Waits, avant un final noyé sous une tonne de reverb sur “Warm And Tender Love.” Treize chansons authentiqu­es à écouter en regardant les étoiles. ✪✪✪✪

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