Rock & Folk

Georgia Satellites

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“ULTIMATE”

Cherry Red (Import Gibert Joseph)

Charles Ficat leur a consacré un dossier il y a quelques mois (R&F n°643), mais l’objet n’était pas arrivé entre nos mains. Voici donc les trois albums des Georgia Satellites enrichis de bonus et parfaiteme­nt remasteris­és. Les Satellites sont tombés au mauvais moment mais ils étaient uniques. Plus sudistes que les Del Fuegos (forcément, ces derniers venant de Boston), moins country que Lone Justice ou Jason And The Scorchers, moins doués pour les compositio­ns que les Black Crowes qui apparaîtra­ient deux ans après leur premier album, le groupe de Dan Baird avait pourtant un talent pour réussir l’exploit impensable dans les années 1980 : faire du pur rock’n’roll sans jamais sonner bourrin. En 1986 ! Dan Baird avait une voix couvrant un large registre, sonnant ici comme un Westerberg avec le fameux “southern drawl”, ou là comme un Bon Scott moins hystérique. Son guitariste, un peu bavard, avec un son bien gras (une Gibson enfonçant un Marshall), ne sombrait jamais dans le metal et pouvait lâcher des parties de slide bouleversa­ntes (“Shake That Thing”, est dédié à Lowell George de Little Feat), et surtout, les Satellites ont été les premiers, bien avant les Black Crowes, à réhabilite­r l’esprit des Faces et des albums solos de Rod Stewart avec Ron Wood (voir la reprise parfaite de “Every Picture Tells A Story”). D’ailleurs, Ian McLagan a joué sur deux de leurs trois albums. A l’exception du dernier “In The Land Of Salvation And Sin” — et encore —, la production ultra basique de cette petite oeuvre fait que rien n’a vieilli. Après, sont arrivés les Black Crowes, les Guns N’Roses et Nirvana, et Dan Baird a connu un petit succès en solo, mais son groupe d’origine est d’une pureté rare pour l’époque. A redécouvri­r d’urgence.

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