Un des pires films
Force Of Nature
Aïe ! Ouch ! Mel Gibson, grande star de films d’action teigneux, puis décontractés, des “Mad Max” aux “Arme Fatale”, a été mis au ban d’Hollywood depuis quelques années pour ses apartés racistes. Errant dès lors entre les seconds rôles honorifiques dans de gros films d’action (“Expendables 3”) et des premiers rôles dans des séries B juste correctes (“Blood Father”, “Kill The Gringo”), Gibson, soixante-six ans, ne peut plus espérer revenir en haut du box-office. Mais de là à accepter “Force Of Nature”, il y a un pas ! Probablement un des pires films de son énergisante filmographie. Un direct en VOD
(car impossible à sortir en salles), sans budget et tourné à la va-vite dans trois bouts de décors. L’équivalent des nanars atomiques que Nicolas Cage et Bruce Willis enchaînent depuis des années. Détective à la retraite, Gibson joue le résident ronchon d’un immeuble confronté à une bande de braqueurs après le passage d’un ouragan. Un mix entre film catastrophe pourri et polar sous Tranxène. On ne ressent donc absolument rien. Ni l’effet du vent (vu que l’ouragan est seulement dans la bande-son), ni l’effet des balles. Même si Mel Gibson, dans un presque second rôle, maintient son charisme intact, on préférera l’attendre sur son prochain projet derrière la caméra : carrément un remake de “La Horde Sauvage” de Sam Peckinpah (disponible sur Amazon Prime) !
Songbird
Il n’y a rien de plus pratique que de tourner un film sur une pandémie pendant la pandémie. C’est ce qu’a dû se dire Michael Bay, réalisateur des pénibles “Transformers” qui, sur ce coup, est juste producteur. Ecrit en trois jours par son réalisateur Adam Mason (spécialiste de la série Z d’horreur vaguement trash), et probablement filmé en moins de deux semaines, “Songbird” avait tout du thriller maladif opportuniste mal fagoté. Et en fait, même s’il reste opportuniste, ce n’est pas le cas. D’autant que le film flirte avec ce qui pourrait se passer si la Covid s’éternise. Des malades emmenés de force par les autorités pour être parqués dans un camp, un couvre-feu encore plus impitoyable que le nôtre, et un trafic de fausses cartes d’immunité pour ceux qui ont les moyens de se les offrir. Centré sur une love story entre un coursier à moto et une jeune femme cloisonnée chez elle, “Songbird” lorgne vers la série B plaisamment caricaturale quand le méchant de service (le méga cabot Peter Stormare, abonné aux rôles de fripouilles visqueuses) use de son autorité pour avoir droit de vie et de mort sur la population. Dézingué sans pitié par 99,8% de ceux qui l’ont vu, “Songbird” est pourtant assez bien rythmé et particulièrement anxiogène. Du moins si on le regarde sous ambiance Covid. Car dans quelques mois (si tout va bien), le film aura pris son petit coup de vieux (disponible sur Amazon Prime).