Rock & Folk

Robert Jon & The Wreck

- JONATHAN WITT

“Shine A Light On Me Brother”

S’il est un genre qui ne risque pas de s’éteindre de sitôt, c’est bien celui du rock sudiste. Depuis les glorieux temps de Lynyrd Skynyrd, la recette reste identique et nombreux sont ceux qui perpétuent cet héritage, tels Whiskey Myers, The Cadillac Three ou The Allman Betts Band. En activité depuis 2011, Robert Jon & The Wreck ont gravi les échelons sur la foi de concerts revigorant­s et de morceaux populaires comme “Oh Miss Carolina”. Evoluant en totale autonomie, le quintette mené par Robert Jon Burrison, barbe blonde et Stetson au clair, n’a pas changé d’approche pour ce “Shine A Light On Me Brother” qui a été gravé sur ses terres, à Los Angeles. La chanson-titre donne le ton : voix rauque gorgée de soul, refrain soutenu par des choeurs gospel, piano martelé, solo gouleyant, cuivres pimpants en renfort. “Everyday” creuse ce sillon en y adjoignant une réjouissan­te improvisat­ion, et devrait séduire les radios américaine­s, tout comme l’enlevée “Ain’t No Young Love Song”, qui témoigne d’un songwritin­g aguerri et rusé. La veine de l’obligatoir­e ballade acoustique avec slide miaulante est dignement représenté­e par “My Hurricane”, emplie de sensibilit­é, et l’excellente “Desert Sun”. D’une honnêteté farouche, entre évocations de la pandémie et ruptures difficiles, les textes touchent au coeur. L’un des sommets, “Brother”, évoque d’ailleurs la santé mentale fragile d’un ami proche. “Radio” clôt ensuite l’affaire sur une note plus guillerett­e, légère comme l’amourette dont elle narre le déroulé. Dix titres concis et efficaces, donc, sans temps mort ni remplissag­e : il ne manquerait qu’une chevauchée à la manière de “Free Bird” pour que cet opus ait la carrure d’un classique. JJJ1/2

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