Rock & Folk

Howlin’ Jaws

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“Strange Effect”

On devrait toujours vivre comme si ce jour était le dernier, à fond. Et peutêtre devrait-on enregistre­r chaque album comme si c’était le premier, avec toute la hargne, l’envie de convaincre qui font que les débuts sont souvent plus éclatants que la suite… Ce principe est appliqué par les Howlin’ Jaws qui, encore une fois, annoncent leur nouveau disque comme étant le premier, même si leurs supporters savent pertinemme­nt qu’il s’agit du troisième. Plus qu’une facétie, c’est une position philosophi­que impliquant que rien n’est acquis et que, de toute manière, le trio d’aujourd’hui n’est plus le même, stylistiqu­ement, en dépit de la fidélité réciproque dont font preuve Djivan Abkarian (chant, basse), Lucas Humbert (guitare) et Baptiste Léon (batterie). Ils ont beaucoup joué, beaucoup écouté, et donc beaucoup évolué dans la manière d’appréhende­r leur art, tout en restant attachés aux principes fondamenta­ux, concision, énergie, fraîcheur, force… Au studio londonien Toe Rag (où les White Stripes enregistrè­rent “Elephant”), ils trouvent en Liam Watson un allié précieux. Adepte de l’analogique, cet ingénieur-producteur travaille avec la technique et l’esprit idoines pour un trio de plus en plus électrique. Les mélodies et le travail sur les voix (“My Jealousy”, digne des Hollies), l’apport de l’orgue (“Safety Pack”) ou du piano (“Love Makes The World Go Round”) au moment propice, la recherche du bon rythme, de la structure étonnante (“Dust-The Seed”), la bonne sonorité (“Rainy Days”), les éclats de fuzz qui clouent au mur, les solos sans faille par le réjouissan­t Humbert, une exigence à tous les étages concourent à faire des Howlin’ Jaws un miracle. JJJJ

JEAN-WILLIAM THOURY

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