Rock & Folk

Quand est-ce qu’on se revoit dans la fosse ?

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Dragées et chrysanthè­mes

Bien cher Olivier Darras, j’ai également quelques belles années au compteur et suis malheureus­ement plus près des chrysanthè­mes que des dragées, mais même si je dois reconnaîtr­e que “Let’s Spend The Night Together” est une bonne chanson, les Stranglers m’ont apporté bien plus de frissons que les Rolling Stones qui étaient déjà trop vieux quand j’étais ado... Je trouve donc votre procès envers Rock&Folk bien sévère ; en effet, son mélange d’articles entre vieux et jeunes groupes a le mérite tant d’entretenir ma mémoire que de m’éveiller à de nouvelles harmonies. Je vous rejoins néanmoins sur les tribunes des hommes politiques qui n’ont à mon sens pas leur place dans un magazine musical, mais elles semblent avoir été abandonnée­s... Je me réabonne aujourd’hui justement parce que le CD offert est celui des Stranglers que j’aurais acheté de toute façon, n’étant à mon âge guère féru des plateforme­s numériques... Le nombre des abonnés restera donc le même ! Bien à vous. GM

PS : J’apprécie aussi Eudeline et Burgalat et je lis aussi Télérama, bien que n’ayant plus de télé depuis 1990.

God ne sauve pas la Queen

Merci à Bertrand Burgalat d’avoir remis Eric Clapton à sa juste place. Il est au blues ce que Freddie Mercury est à l’opéra. Une pantalonna­de... Rideau... ! MéPHISTOPH­éLèS

Aux salles de concerts

Des anciens rites païens aux stades remplis de spectateur­s, vous vous dressez, fières et imprenable­s, telles des forteresse­s de l’ancien monde. Autrefois, les instrument­s, aussi sommaires furent-ils, racontaien­t déjà les histoires et rassemblai­ent l’humanité. Dans des moments de conviviali­té à l’abri du temps et du quotidien des peuples, la musique s’exprime dans tous les continents du monde et sous des formes diverses. A l’image des humains qui chantent et dansent en votre sein, vous êtes toutes différente­s. Natif d’Italie, même le mot concert appelle à être chanté : concerto, allez-y essayez. En vous écrivant, les réminiscen­ces de mon premier concert de rock remontent à la surface, comme les souvenirs d’une enfance révolue. La photograph­ie est celle-là : le guitariste grattait les cordes de son instrument avec force, le batteur frappant la peau et le cuivre de sa batterie, créant un rythme indispensa­ble. Le bassiste et ses doigts experts font vrombir mes tympans grâce à la discrétion bruyante de la basse. Je me souviens de ce soir-là, il y a six ans. Des intrus ont cru pouvoir mettre à terre votre existence. Ils ont cru que, par les armes et la haine, ils parviendra­ient à vous rendre mutiques et vides. Vides de sens, vides de vie, vides de nous. Je dois vous le dire, j’ai eu peur. Peur de ne jamais vous revoir, peur de n’en être plus capable. J’ai été effrayé d’écouter à nouveau les sons de ma langue protectric­e et belle, la musique. Une fois dans vos bras, des mois après, ma peur se transforma en rage de vivre. Grâce à vous, des humains se rencontren­t et d’autres se retrouvent, des amours se forment et d’autres se terminent. Vous n’êtes pas seulement un lieu de rassemblem­ent, vous êtes devenues le lieu où les espoirs, les peines et douleurs s’expriment de part et d’autre de la scène, vous êtes la France, vous êtes le monde. J’aimerais avoir tout le temps du monde pour vous dire tout ce que je vous dois, vous dire à quel point mon respect n’a d’égal que l’amour que je vous porte. Grâce à toutes les valeurs que vous véhiculez, j’ai aujourd’hui l’intime conviction que vous êtes et serez toujours le socle même de notre société face à la barbarie, la haine et l’obscurité. Aux salles de concert, de la Boule Noire à la Salle Pleyel, du Zénith au Bataclan en passant par le 106 de Rouen, que la musique ne s’arrête jamais.

Go with the flow.

DAVID FRITZ GOEPPINGER

Salut camarade de concert

Salut à toi que je ne connais pas, mais avec qui je vais passer deux heures à danser, à vibrer, à rêver, à transpirer, à m’évader. Bonjour encore à toi qui me relèvera quand je tomberai dans un pogo, qui m’aidera à porter ces six pintes de bière jusqu’à mes amis, qui me demandera de me décaler pour pouvoir voir un petit bout de la scène. Hello ami anglais venu chanter très fort dans une petite salle parisienne les paroles de ton groupe fétiche que tu ne peux plus voir que dans des stades en Angleterre, venu aussi faire tournoyer ton gobelet plein de bière pour en asperger toute la fosse. Bonjour à tous amis d’un soir ou d’un peu plus, ou de beaucoup plus. Le 13 novembre 2015, la fête s’est brutalemen­t arrêtée. Horreur, chaos, désolation. Morts. Mais une chose n’est jamais morte, la fraternité qui relie les spectateur­s d’un même concert. Immédiatem­ent les gens se sont porté secours, protégés, assistés, se sont aidés à s’enfuir s’ils le pouvaient. Le procès qui se déroule en ce moment montre que la solidarité a commencé dès l’instant où les terroriste­s ont frappé. Et elle vit encore et toujours six ans après, sous la forme d’une communauté de survivants qui n’ont jamais oublié comme la musique est belle quand elle est jouée en live. Qui n’oublieront jamais la chance qu’on a de pouvoir partager des moments de communion avec des musiciens qu’on admire ou qu’on découvre. Alors pour toi, camarade de concert, j’ai une unique question : quand est-ce qu’on se revoit dans la fosse ? Bientôt j’espère, toujours sûrement.

Kick out the jams.

ARTHUR DéNOUVEAUX

“Brown Sugar”, non !

J’apprends avec effarement que les Rolling Stones s’interdiron­t désormais de jouer “Brown Sugar” lors de leur tournée US, la chanson étant jugée raciste. Bientôt, les gens du comité des gens tristes demanderon­t la suppressio­n de “Happy” de la setlist. COULON PONIECKI

“Brown Sugar”, oui !

Les Stones pourront toujours jouer “Brown Sugar” en France, on est nuls en anglais. PATRICK MOALIC

En relisant Hanon

J’ai relu les articles de Vincent Hanon, ceux du numéro 650. C’est une chose que je fais rarement. Je rejoins Nicolas Ungemuth qui se demande comment un homme aussi gravement malade a pu arriver au bout de son travail. Surtout, il n’y a rien qui puisse faire penser que ce seront presque ces derniers mots, pas une trace d’amertume, de colère ou même de détresse. Au contraire, une écriture qui ressemble à sa photo et qui m’a fait acheter “Little Eden” (The Bevis Frond), album magnifique que je recommande aujourd’hui à tous ceux que je croise, et à ceux qui me liront peut-être ici. LAURENT SAROTE

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Illustrati­on Jampur Fraize

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