Rock & Folk

Dave Gahan & Soulsavers

“Imposter”

- OLIVIER CACHIN

COLUMBIA/ SONY MUSIC

“Quand j’écoute les chansons de ces artistes, je m’identifie. Il n’y a pas un seul interprète sur ce disque qui ne m’ait pas ému”. C’est ainsi que le chanteur du groupe mastodonte Depeche Mode décrit les douze morceaux de son nouvel album solo, douze reprises de titres obscurs ou planétaire­s, du “Smile” de Charlie Chaplin, jadis repris par Michael Jackson, à “Where My Love Lies Asleep” de l’ex-chanteur des Byrds Gene Clark. On savait que Dave était un interprète plus qu’honorable, ce disque intime révèle une nouvelle dimension de sa personnali­té, et une approche plus touchante que le grand bazar magnifique du groupe qu’il cofonda voilà plus de quarante ans. Prenons “Always On My Mind”, chanson écrite en 1972 pour Brenda Lee et maintes fois reprise, notamment par Elvis Presley, Willie Nelson et les Pet Shop Boys : la version de Dave, piano solo et choeurs discrets, est bouleversa­nte. Aussi impression­nante par sa sobriété que celle des Pet Shop l’était par son clinquant revendiqué. Même traitement pour la chanson de Neil Young “A Man Needs A Maid”, fleuron de l’album “Harvest”, ouvert par ces lignes que Dave reprend à son compte : “Ma vie est dans un tel changement/ Je ne sais plus à qui me fier”. Les pessimiste­s y verront peut-être une défiance visà-vis de son groupe, les autres un moment de grâce. “Not Dark Yet”, écrit en 1997 par Bob Dylan, est plus orchestré, mais garde la même tension émotionnel­le que le reste. Citons encore le majestueux “Lilac Wine” écrit en 1950 par le compositeu­r de Broadway James Shelton (où Dave chante : “Je bois plus que je ne devrais”) ou encore la soul soyeuse de “The Dark End Of The Street” (James Carr, 1967), deux autres joyaux d’un album inespéré. ✪✪✪1/2

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